Dans une nouvelle lettre, Mgr Viganò analyse encore une fois la pandémie de Covid-19 en y faisant cette fois un parallèle avec le nazisme. Il rappelle que la délation est un problème qui fait qu'une ''partie de la population est criminalisée, hier sur une base raciale et aujourd'hui sur une base de santé.'' Je ne pense pas que nous puissions éluder ce texte en invoquant le ''point Godwin'' parce que le texte est très bien argumenté et nous amène à aborder le problème de la pandémie avec un regard vraiment spirituel et en nous invitant à bien nous préparer pour Pâques.

Voici donc une traduction de la nouvelle lettre de Mgr Viganò, traduite depuis la version anglaise publiée par Catholic Family News (à lire en entier, quoique j'y ai mis en caractère gras quelques passages incontournables):

Mgr Viganò: Méditations en préparation pour Pâques

publié le 22 mars 2021

''L'année dernière, avec une décision aussi incompréhensible que misérable, pour la première fois de l'ère chrétienne, la hiérarchie catholique a imposé des limites à la célébration de Pâques, à la suite de la narration dominante de la pandémie. Beaucoup de fidèles, contraints par des mesures de confinement aussi manifestement inutiles que contre-productives, ont pu s'unir spirituellement au Saint Sacrifice, en assistant aux fonctions liturgiques par ordinateur. Un an plus tard, rien n'a changé par rapport à cet époque, et on entend répéter une fois de plus qu'il faut se préparer à un nouveau verrouillage (''lockdown'') afin de permettre à la population d'être soumise à un sérum génétique expérimental, imposé par le lobby pharmaceutique malgré qu'ils ne savent pas les effets secondaires à long terme qu'il peut y avoir. Dans de nombreux pays, ils commencent à interdire leur utilisation, en raison des décès suspects consécutifs à l'inoculation; et pourtant, malgré la campagne acharnée du terrorisme médiatique, les traitements de base se révèlent efficaces et capables de réduire drastiquement le nombre d'hospitalisations et, par conséquent, le nombre de décès.

En tant que catholiques, nous sommes appelés à comprendre l'ampleur de ce que, pendant plus d'un an, toute l'humanité a été forcée de subir au nom d'une urgence qui - selon les données officielles en main - a causé un certain nombre de morts qui n'est pas différent de celui des années précédentes. Nous sommes appelés à comprendre, avant même de croire: car si le Seigneur nous a doté d'une intelligence, il l'a fait pour que nous l'utilisions afin de reconnaître et juger la réalité qui nous entoure. Dans l'acte de foi, le baptisé ne renonce pas à sa propre rationalité dans un fidéisme acritique, mais accepte plutôt ce que le Seigneur lui révèle, s'inclinant devant l'autorité de Dieu, qui ne nous trompe pas et qui est la vérité même.

Notre capacité à lire (intus legere) les événements nous préserve, à la lumière de la Grâce, de suivre le chemin de cette sorte d'irrationnalité imprudente dont font preuve, vice-versa, ceux qui jusqu'à hier célébraient la science comme l'antidote nécessaire à la «superstition religieuse», et qui aujourd'hui célèbrent les soi-disant «experts» en tant que nouveaux prêtres de la pandémie, niant les principes les plus élémentaires de la médecine moderne. Et si, pour le chrétien, un véritable fléau est un appel salutaire à la conversion et à la pénitence pour les fautes des individus et des nations, pour les initiés de la religion de la santé, on dit que le syndrome de la grippe traitable est le cri de la Terre-Mère violée par l'humanité - un belle-mère Nature, à laquelle beaucoup se tournent avec les paroles de Leopardi: Pourquoi ne rends-tu point ta promesse? Pourquoi tellement berner tes fils? Nous nous rendons compte que la cruauté tribale - la force primitive qui, comme un virus planétaire qui voudrait nous exterminer - ne réside pas dans la Nature, dont le Créateur est l'admirable architecte, mais plutôt dans une élite soumise à l'idéologie mondialiste, qui d'une part veut imposer la tyrannie du Nouvel Ordre Mondial, et d'autre part, pour maintenir le pouvoir, récompense généreusement ceux qui se mettent à son service. Les rebelles, ceux qui résistent, sont à l'inverse anéantis dans leurs possessions, privés de liberté, contraints de subir des tests peu fiables et des vaccins inefficaces au nom d'un bien supérieur qu'ils doivent accepter sans aucune possibilité de dissidence ou de critique.

Il y a quelques jours, une femme, estimant qu'elle paraîtrait douée de bon sens, disait qu'il fallait se soumettre à l'usage du masque et à la distanciation sociale non seulement en raison de leur efficacité, mais aussi pour soutenir nos dirigeants politiques, dans l'espoir d'un assouplissement des mesures adoptées jusqu'à présent: «Si on met le masque et qu'on se fait vacciner, peut-être qu'ils l'arrêteront et ils nous laisseront vivre à nouveau», a-t-elle commenté. En réponse à cette observation, un homme âgé a répondu qu’une personne juive en Allemagne dans les années 1930 aurait pu penser que porter l’étoile de David cousue sur sa veste satisferait d’une manière ou d’une autre les illusions d’Hitler, évitant ainsi des violations bien pires et se sauvant ainsi de la déportation. Face à cette calme objection, la femme qui lui parlait était ébranlée, comprenant la similitude inquiétante entre la dictature nazie et la folie pandémique de notre temps; entre la manière dont la tyrannie pouvait être imposée à des millions de citoyens en tirant parti de leur peur, alors comme aujourd'hui. Les citoyens allemands se sont laissés persuader d'obéir, de ne pas réagir contre la violation des droits des citoyens allemands dont le seul crime était d'être juifs, et sont eux-mêmes devenus des informateurs sur les «criminels» auprès de l'autorité civile. Et je me demande: quelle différence y a-t-il entre la dénonciation d'un voisin qui cache une famille juive et le rapportage zélé de ceux qui ont des amis chez eux en violation d'une disposition inconstitutionnelle qui limite la liberté des citoyens? Dans les deux cas, les dénonciateurs ne respectent-ils pas la loi et les normes, alors que ces mêmes normes violent les droits d'une partie de la population qui a été criminalisée, hier sur une base raciale et aujourd'hui sur une base de santé? N'avons-nous rien appris des horreurs du passé?

La voix de l'Église appelle la Divine Majesté à retirer «flagella tuae iracundiae, quae pro peccatis nostris meremur [le fléau de votre colère, que nous méritons pour nos péchés]». Ces fléaux se sont manifestés au cours de l'Histoire par des guerres, des fléaux et des famines; aujourd'hui, ils se manifestent par la tyrannie du mondialisme, capable de faire plus de victimes qu'une guerre mondiale et de détruire les économies nationales plus que n'importe quel séisme. Nous devons comprendre que si le Seigneur devait permettre aux créateurs de l'urgence Covid de réussir, ce sera certainement pour notre plus grand bien. Parce qu'aujourd'hui le peu qui reste dans notre société qui est encore inspiré par la civilisation chrétienne, et que jusqu'à hier nous considérions normal et tenu pour acquis, est désormais interdit: exercer nos libertés fondamentales, aller à l'église pour prier, sortir avec nos amis, dîner avec nos proches, pouvoir ouvrir une boutique ou un restaurant et gagner sa vie honnêtement, aller à l'école ou faire un voyage.

Si cette pseudo-pandémie est un fléau, il n'est pas difficile de comprendre quels sont les péchés pour lesquels le Ciel nous punit: crimes, avortements, meurtres, homicides, divorces, violences, perversions, vices, vols, tromperies, trahisons, mensonges, profanations et cruauté; tant les péchés publics que les péchés des individus; les péchés des ennemis de Dieu ainsi que les péchés de ses amis; les péchés des laïcs et les péchés du clergé, des humbles comme des chefs, des gouvernés comme de ceux qui gouvernent, des jeunes comme des vieux, des hommes comme des femmes.

Ils se trompent ceux qui croient que la violation de nos droits naturels que nous subissons n'a aucune signification surnaturelle, et que notre part de responsabilité qui nous rend complices de ce qui se passe n'est pas pertinente. Jésus-Christ est le Seigneur de l'Histoire, et quiconque voudrait bannir le Prince de la Paix du monde qu'Il a créé et racheté par Son Sang Très Précieux, ne veut pas accepter la défaite inexorable de Satan, l'éternel perdant. Et ainsi, dans un délire qui a tous les traits d'hybris, ses serviteurs se déplacent comme si la victoire du mal était désormais certaine, alors qu'en réalité elle est forcément éphémère et momentanée. La nemesis qui se prépare pour eux nous rappellera le peuple d'Israël après la traversée de la mer Rouge, et que Pharaon n'avait rien pu faire si cela n'avait pas été permis par Dieu.

La Pâque chrétienne, la vraie Pâque dont celle de l'Ancien Testament n'était qu'une figure, est accomplie sur le Golgotha, sur le bois béni de la Croix. Jésus-Christ est l'autel, le prêtre et la victime parfaite de ce sacrifice. L'Agnus Dei, signalé par le Précurseur sur les bords du Jourdain, a pris sur lui les péchés du monde pour s'offrir en victime humaine et divine au Père, rétablissant dans Son Sang l'ordre violé par notre premier Parent. C'est là, au Calvaire, qu'a eu lieu la véritable Grande Réinitialisation (Great Reset), grâce à laquelle la dette inextinguible des enfants d'Adam a été annulée par les mérites infinis de la Passion du Rédempteur, nous rachetant de l'esclavage du péché et de la mort.

Sans nous repentir de nos péchés, sans l'intention de modifier notre vie et de la conformer à la volonté de Dieu, nous ne pouvons espérer que les conséquences de nos péchés disparaîtront puisqu'ils offensent la Divine Majesté qui ne peut être apaisée que par la pénitence. Notre-Seigneur nous a montré le chemin royal de la Croix: «Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous puissiez suivre ses traces» (1 P 2, 21). Prenons chacun notre croix, en renonçant à nous-mêmes et en suivant le Divin Maître. Approchons-nous de la Sainte Pâques en sachant que nous sommes toujours sous le regard du Seigneur: «Vous vous êtes égarés comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et gardien de vos âmes» (1 P 2, 25) . Et rappelons-nous que lors du dies irae, nous l'aurons tous certainement pour juge, mais grâce au baptême, nous avons mérité le droit de le reconnaître comme frère et ami.

Nous demandons au Juge suprême, en utilisant les paroles de la Sainte Écriture: «Discerne causam meam de gente non sancta, ab homine iniquo et doloso erue me [Distinguez ma cause de la nation qui n'est pas sainte, délivre-moi de l'homme injuste et trompeur].» Au Père Miséricordieux qui, en Son Divin Fils, nous a fait héritiers de la gloire éternelle, nous adressons avec humilité les paroles de David: «Amplius lava me ab iniquitate mea, et a peccato meo munda me [Lave-moi de plus en plus de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché].» Nous demandons à l'Esprit Consolateur: «Da virtutis meritum, da salutis exitum, da perenne gaudium [Accordez la récompense de la vertu, accordez la délivrance du salut, accordez la joie éternelle].»

Si nous voulons vraiment que cette soi-disant pandémie s'effondre comme un château de cartes - comme cela s'est toujours produit pour des fléaux bien pires, lorsque le Seigneur a décrété leur fin - rappelons-nous de lui reconnaître, et à Lui seul, cette Seigneurie universelle que nous usurpons chaque fois que nous péchons, refusant d'obéir à sa sainte loi et nous rendant ainsi esclaves de Satan. Si nous désirons la paix du Christ, c'est le Christ qui doit régner, et c'est son Royaume que nous devons désirer, à commencer pour nous-mêmes, notre famille, notre cercle d'amis et de connaissances, notre communauté religieuse. Adveniat regnum tuum. Si, au contraire, nous permettons à la tyrannie haineuse du péché et de la rébellion contre le Christ de s'établir, la folie du Covid ne sera que le début de l'enfer sur terre.

Préparons-nous donc à la confession et à la communion pascale avec cet esprit de réparation et d'expiation pour nos propres péchés ainsi que pour ceux de nos frères, des hommes d'Église et de ceux qui nous gouvernent. La vraie et sainte «nouvelle Renaissance» à laquelle nous devons aspirer devrait être la vie de grâce, l'amitié avec Dieu et la constance avec sa très sainte Mère et les saints. Le vrai «rien ne sera plus comme avant» doit être celui que nous disons lorsque nous nous levons du confessionnal avec la résolution de ne plus pécher, offrant notre cœur au Roi eucharistique comme un trône où Il prend plaisir à habiter, consacrant toutes nos actions, pensées et aspirations à Lui.

Que ce soient nos vœux pour la prochaine Pâques de la Résurrection, sous le regard bienveillant de Notre Reine et Dame, Co-Rédemptrice et Médiatrice de toutes Grâces.''

Mgr Carlo Maria Viganò, archevêque

9 mars 2021

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