Dans son livre ''Le drame de la fin des temps'' (1885), le père Emmanuel André, O.S.B, affirme que les Juifs se convertiront:
''L’Écriture sainte nous signale un grand événement, qu’elle nous montre comme entrelacé dans la guerre que l’Antéchrist déchaînera contre l’Église ; c’est la conversion des Juifs. (...)
Par un renversement étrange et lamentable, du moment où elle produit le Sauveur du monde, la race élue, la race bénie entre toutes, mérite d’être réprouvée. Elle refuse de reconnaître, en son humilité, celui dont elle ne sait pas adorer les invisibles grandeurs. Il semble que Dieu ait voulu montrer par là qu’il n’y a rien de la chair et du sang dans la vocation au christianisme, puisque ceux mêmes desquels était le Christ selon la chair (Rom., IX, 5), en sont rejetés pour leur orgueil tenace et charnel.
Leur réprobation toutefois est-elle définitive ? Resteront-ils la proie de Satan, exclus du reste du monde par la croix du Sauveur ? A Dieu ne plaise ! Dieu ménage au peuple qui fut le sien de suprêmes miséricordes. A ce peuple, auquel il fut dit : « Vous n’êtes plus mon peuple », on dira un jour : « Vous êtes les fils du Dieu vivant. » (Osée, I, 10.) Après être restés de longues années sans roi, sans prince, sans sacrifice, sans autel, les enfants d’Israël chercheront le Seigneur leur Dieu ; et cela se fera sur la fin des temps. (Id., III, 4, 5.)
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Le peuple juif entrant dans l’Église, c’est Ésaü se réconciliant avec Jacob. Avec quelle tendresse ! « Courant au-devant de son frère, Ésaü l’embrassa ; et, lui serrant le cou et le baisant, il pleura. »
Mais c’est surtout Joseph reconnu par ses frères, qui est le vrai symbole de Jésus reconnu par ses frères les Juifs ! Ils l’ont autrefois vendu et crucifié, et voici qu’un impérieux besoin de vérité et d’amour les amène à ses pieds sur la fin des temps. Quelle rencontre ! Quel spectacle ! Jésus, dans tout l’éclat de sa puissance, dévoilant aux Juifs les trésors de son cœur, et leur disant : C’est moi Joseph, c’est moi ce Jésus que vous avez vendu ! (Gen., XLV.)
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Il semble certain, d’après la tradition, que l’Antéchrist sera de nationalité juive. Il apparaîtra comme le produit de cette fermentation de haine qui, depuis des siècles, aigrit le cœur des Juifs contre Jésus leur tendre frère, leur incomparable ami.
Il semble également certain que les Juifs en bonne partie accueilleront ce faux messie, lui faisant cortège, et lui soumettront le monde par la mauvaise presse et la haute finance.
Mais, dès les temps qui précéderont la venue de l’homme de péché, il se formera, parmi les Juifs, un courant d’adhésion à l’Église ! Les grands événements ont toujours des préludes qui les annoncent.
Saint Grégoire déclare que la fureur de la persécution de l’Antéchrist portera principalement sur ces Juifs convertis, dont nul n’égalera la constance à supporter tous les outrages et tous les tourments pour le nom mille fois béni de Jésus.
(...)
L’Antéchrist, à sa manière et malgré lui, sera la verge de Dieu.
Cette verge de fer pulvérisera les schismes, les hérésies, les fausses religions restes du paganisme, le mahométisme et le judaïsme lui-même ; elle broiera le monde pour une prodigieuse unité. (...)
Les Juifs seront les principaux ouvriers dans cet établissement du royaume de Dieu. Saint Paul s’extasie devant les grandes choses qui résulteront de leur conversion. « Si le péché des Juifs, s’écrie-t-il, a fait la fortune du monde, si leur retranchement a fait les richesses des nations, combien plus leur adhésion totale ? … si leur perte a été la réconciliation du monde, que sera leur entrée dans l’Église sinon une résurrection ? » (Rom. XI, 12, 15.) (...)''
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