Essayer de faire un bilan honnête de l'action d'un homme est une chose méritoire.
Il n'est pas honnête d'attribuer à Giscard la totalité des avortements survenus depuis le vote de sa loi : il est responsable de ceux qui n'auraient pas eu lieu sans sa loi, pas des autres - mais cela fait quand même un nombre énorme.
Cette faute est épouvantable. Mais Giscard a eu des circonstances atténuantes. D'abord, il y a eu le quasi-silence des évêques, et même leur volonté que les catholiques ne manifestent pas contre cette loi ; mais il s'est trouvé des ecclésiastiques pour lui expliquer qu'il avait le droit de légiférer comme il l'a fait : j'ai rencontré à Toulon un chanoine qui se vantait de l'avoir conseillé en ce sens (peut-être lors d'un séjour présidentiel à Brégançon) ; il aurait pris argument de la tolérance de Saint Louis par rapport aux maisons qui portent ce nom, sans voir qu'il y a la même différence entre tolérer ces maisons et tolérer l'avortement qu'entre tolérer le divorce et tolérer l'avortement : un politicien catholique peut légiférer en matière de ces maisons ou du divorce pour limiter les dégâts, mais il est impossible de légiférer de la même manière sur des assassinats.
Comme je l'ai dit déjà dans ce fil, ces circonstances atténuantes n'empêchent pas que Giscard aurait dû demander publiquement pardon, ou du moins reconnaître publiquement sa faute : s'il s'était présenté devant moi pour recevoir la communion, je la lui aurais refusée, pour ne pas ajouter du scandale au scandale : une confession ne suffit pas pour communier après des crimes de cette ampleur ; celui qui donne cette communion laisse croire que la faute est bénigne.
Cela vous explique que j'aie écrit que son salut me paraît problématique.
Mais justement, nous ne serons pas jugés seulement sur nos mauvaises actions : les bonnes comptent aussi. C'est pourquoi il est parfaitement juste que même les catholiques se souviennent des bonnes actions de celui qui vient de se présenter au tribunal de Dieu.
Je vous remercie d'avoir répondu à Goupillon (quand même, ça fait vraiment drôle de me faire traiter de giscardien !!!!!!!!!!!!!!) mais je crois que son cas est grave.
S'il ne change pas je crains pour son salut.
S'il refuse qu'on rappelle le bien fait par Giscard quand on parle de son salut, ne doit-il pas craindre qu'à sa parution devant le Juge éternel on ne rappelle que ses mauvaises actions ? Je n'ai fait que citer la phrase "la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous" en la mettant dans son contexte et il prétend que je professe "une morale évangélique dévoyée"...
Alors oui, il prend le risque d'être mesuré avec la mesure dont il se sert pour Giscard.
Il devrait méditer un autre passage de l'évangile, la parabole des talents. Le serviteur qui n'avait reçu qu'un seul talent alla creuser la terre et cacha l'argent de son maître. Il s'est justifié en insultant son Maître : "Je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain." Et du coup le Maître l'a traité avec la dureté qu'il lui avait attribuée.
Notre ami Goupillon se représente notre Maître comme un homme dur : dommage pour lui !
Moi, je l'aurais averti. Et comme disait Sainte Bernadette : "Je suis chargée de dire, je ne suis pas chargée de faire croire".
VdP
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