Je souscris totalement à vos propos et il serait grand temps de commencer à régler ce problème.
J'ai été assez troublé il y a quelques semaines lorsque j'ai découvert que des amis, tous issus de familles traditionnelles et ayant fait leur scolarité in extenso (ou presque) dans des écoles gérées de près ou de loin par des instituts traditionnels... étaient partis en courant dès leurs 18 ans. Ils étaient immensément reconnaissant pour la qualité de l'enseignement, la rigueur, la gentillesse des prêtres. Mais ils m'ont dit avoir eu l'impression d'étouffer. Ils en ont partiellement revenus, fréquentent la messe traditionnelle de temps à autres, mais sont aujourd'hui paroissiens "NOM", via leur implication dans différents mouvements.
Quand j'ai moi-même voulu faire découvrir la messe traditionnelle à une personne chère, j'ai eu honte de l'attitude des fidèles (et moi le premier), que je découvrais avec un regard neuf. C'était horriblement froid et pincé, le tout dans une sorte de jansénisme diffus. Dieu merci nous sommes allés par la suite dans une paroisse diocésaine où la messe était très dignement célébrée par l'un de ces héros de la prêtrise, à savoir ces prêtres diocésains "tradi-compatibles" qui doivent littéralement vivre toute la journée avec les regards en biais des fidèles toujours portés sur "l'esprit du concile" et parfois même de certains "collègues". L'assemblée était un peu plus "relax" (sans être relâché !) et, mine de rien, ça fait toute la différence dès lors qu'il s'agit de présenter la messe traditionnelle à quelqu'un...
Il y a peut-être aussi une question de génération. Ceux qui étaient trop jeunes pour vivre le concile / l'après-concile / la réforme liturgique / l'éclosion de la FSSPX / les sacres / l'excommunication (rayez les mentions inutiles)... ont du mal à comprendre comment la rancoeur peut toujours rester prédominante par-rapport à la volonté d'avancer (j'en fait parti). Je l'ai déjà dit ici : il ne s'agit nullement de contester la véracité des blessures de chacun ; juste qu'on ne pourra pas vivre éternellement sur les braises des années 60. Je me souviens encore d'un message mis en ligne sur le FC où l'un des liseurs parlait, au sujet des paroissiens NOM (j'en suis, car ma paroisse ne propose pas de messe traditionnelle dominicale), de "ceux d'en-face". On se croirait dans les tranchées ! C'est absolument délirant. Parmi les générations, donc, qui n'ont pas connu les sacres et autres moments marquants du traditionalisme français, cette agressivité est aussi intolérable que celle que l'on constate chez des "co-paroissiens" plus âgés à l'encontre des jeunes prêtres tradi-compatibles dont j'ai parlé plus haut (et qui est une forme d'entre-soi !)
Je conçois tout à fait les limites de mon raisonnement : je n'en fais aucun cas une généralité (malgré le titre un peu aguicheur du message...) et propose juste quelques "retours d'expérience". Je ne sais pas comment sortir de cette confusion généralisée faite de rancoeur, de haine parfois, de part et d'autres. Je me dis que le temps lissera tout cela et que, mathématiquement, la part des catholiques traditionnels / compagnons de route traditionnels finira par doucement submerger les autres...
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