Je trouve qu’en effet l’explication du père Klitou est très intéressant et en dehors de la question œcuménique la reconnaissance de la sainteté de Constantin dans l’Eglise latine serait hautement bénéfique.
Eusèbe de Césarée qui le connut personnellement et qui a écrit sa biographie est un témoin privilégié de la piété des chrétiens de leur époque envers celui qui est passé dans l’histoire avec le titre de « grand ». Cette grandeur qui éveillait l’admiration de l’évêque de Césarée est manifeste dans la préface de l’œuvre qu’il lui a consacré :
« J’avoue que je suis ravi d’admiration, quand je considère que cet empereur qui conversait, il y a peu de jours parmi nous dans un corps mortel, reçoit, après sa mort, et lorsque la nature rejette tout ce qui lui est inutile, les mêmes honneurs et les mêmes louanges qu’il recevait durant sa vie. Si je porte mon esprit jusqu’au ciel, et que j’y voie sa bienheureuse âme, qui s’est dépouillée d’un vêtement corruptible, pour se revêtir de l’immortalité, et qui a changé un royaume temporel et sujet à mille faiblesses, avec un autre qui est éternel, et qui n’a ni imperfection, ni défaut, je demeure comme interdit, me condamne moi-même au silence et laisse le soin de le louer à la Parole éternelle et divine, qui peut seule confirmer invinciblement la vérité de ce qu’elle avance. » (1)
Et, qu’elle est cette Parole ? Lui-même avance la réponse :
« Cette Parole infaillible et immuable a fait voir, dès cette vie, l’accomplissement de ce qu’Elle avait prédit : que ceux qui L’honoreraient, en seraient récompensés, et que ceux qui se déclareraient ses ennemis seraient les auteurs de leur propre ruine. » (2)
Et, puisque nous parlons de l’Eglise latine, le témoignage de saint Augustin qui est un de ses plus grands docteurs n’est pas négligeable. L’évêque d’Hippone souligne lui, aussi les récompenses que Dieu a voulu accorder à Constantin comme signes de sa bénédiction :
« Le bon Dieu, voulant empêcher ceux qui l’adorent en vue de la vie éternelle de se persuader qu’il est impossible d’obtenir les royaumes et les grandeurs de la terre sans la faveur toute-puissante des démons, a voulu favoriser avec éclat l’empereur Constantin, qui, loin d’avoir recours aux fausses divinités, n’adorait que la véritable, et le combler de plus de biens qu’un autre n’en eût seulement osé souhaiter. » (3)
(1) Vie de Constantin chap. 2
(2) Idem chap. 3
(3) La cité de Dieu – livre V chap. 25
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