Est-ce que de l'huile simplement bénie par le prêtre est valide pour la sacrement des malades ?
Ce n'est que plus tard que j'ai vu votre question subsidiaire.
(qui me provoque un doute: faut-il dire "benie" ou "bénite" ?)
Les manuels (j'ai consulté pour le moment Diekamp et Solá, mais ils sont légion, et il se fait tard) se disent unanimes, mais la question est plus complexe que celle de l'extrême onction à l'aide d'un instrument.
La matière éloignée du sacrement de l'extrême onction est l'huile d'olive correctement bénite. La matière proche est l'onction même faite par le prêtre avec cette huile en utilisant la forme.
Il est essentiel pour la validité que le sacrement soit conféré avec de l'huile (c'est de foi définie,
de fide definita, Florence, Trente), et qui soit de l'huile d'olives (c'est
sententia communis, mais implicitement c'est
de fide divina et definita, par le témoignage de l'épître de S. Jacques, qui ne connaît que l'huile d'olives (ἔλαιον),
fides divina, repris par les Conciles,
fides definita), et qu'elle soit bénite (
sententia certa et communis), opinion certaine et commune.
Mais bénite par qui ?
Le droit (can. 945, figurez-vous que je m'aperçois ce soir que ce droit est abrogé dans la bulle conciliaire, avec tant d'autres choses, y compris le bon sens, l'honnêteté historique et la décence intellectuelle, sans parler de la charité, et d'une certaine urbanité que l'on croirait acquise entre gens de bien) stipule que la bénédiction doit être faite par un évêque ou un prêtre muni d'une autorisation explicite du pape (pas seulement de son évêque), comme c'est le cas des Italo-Grecs, pour le faire.
À défaut, il n'y a pas de bénédiction, et le sacrement est conféré invalidement, selon la
sententia communis.
L'Inquisition a condamné l'opinion contraire comme
téméraire et proche de l'erreur en 1611 et 1842, confirmé en 1878.
Il n'est donc pas possible que le curé bénisse de sa propre initiative ou celle de son Ordinaire (cela ne suffit pas) l'huile des infirmes, même en cas d'extrême nécessité.
L'Inquisition (confirmé par le Pape) a encore déclaré en 1878 :
oleum a presbytero benedictum est materia prorsus inepta Sacramento Extremae Unctionis.L'huile bénite par un prêtre est une matière absolument inapte pour le sacrement de l'extrême onction.
Il n'est pas possible de désavouer frontalement les décisions prises à ce propos dans le passé, ni d'asseoir dans le droit ou la pratique un acte qualifié dans le passé comme téméraire et proche de l'erreur, sans préjudice de la validité (et de sa propre légitimité).