Merci pour votre accueil et vos mots, c'est très aimable.
Pour compléter le tableau je dois ajouter qu'un des verrous qui m'a longtemps bloqué est une espèce de légalisme. Je ne parvenais pas à admettre que l'Autorité jusqu'à son plus haut sommet puisse se fourvoyer et entraîner avec elle tant d’âmes. Des âmes affamées qui finissaient par voir leur vie spirituelle agoniser voire mourir. Étrange impression que celle d’une Église passée de mère à marâtre et qui, devant ses enfants affamés, leur sert une soupe très diluée, fade, insipide, et non-nourrissante, le Catholicisme nouvelle sauce, alors qu’elle dispose, dans un coffre bien fermé à clef, d’une montagne de victuailles riches et revigorantes, la Tradition.
Il y avait le légalisme envers l’Autorité papale mais aussi envers le Concile Vatican II qui a été, si je ne me trompe pas, le Concile ayant rassemblé le plus d'évêques dans l'histoire de l'Église et qui a abouti à quelques étrangetés sur la liberté religieuse entres autres. Je sais bien que, concernant la liturgie, Sacrosanctum Concilium paraît très orthodoxe dans la lettre mais il n'empêche que c'est au nom de ce Concile ou de son esprit qu'une grande majorité d'évêques une fois revenus dans leurs diocèses respectifs a procédé à des chamboulements sans pareil.
La clef qui a débloqué ce blocage mental a été d'accepter que nous sommes en pleine crise. C’est la donnée qui m’a permis de résoudre l’équation. Maître Parfu a bien raison d’insister là-dessus. Une crise permise par Dieu et dont les tenants et aboutissants nous échappent encore totalement.
Pour autant je dirais que l'Après-Concile a été de ces petits tourbillons qui font avancer l'esprit moderne mais qu'il n'en a pas été l'initiateur. Ou plutôt, il l'a dans l'Église pour la première fois, mais la société était déjà infectée, malade. Elle (la société) a aussi subit une accélération de ce mal dans les années 70 alors que pour l'Église c'était le premier grand chamboulement. L'équivalent de la fin de l'Ancien Régime.
Les racines de ce que nous vivons actuellement remontent probablement au moins à la fin du Moyen Âge/début Renaissance, avec un coup d’accélérateur au XVIIIe, les fameuses Lumières, la Révolution et sa Terreur, qui ont été un modèle pour celle de 1917 et l'instauration du socialisme/communisme, nous en subissons encore les conséquences, puis la Chine communiste, le socialisme en Amérique du Sud, ...
Ceci me fait croire que la France a une dimension, un rôle, historique et mondial. Cette fille aînée de l’Église, première nation catholique, celle par qui le modèle de révolte et de terreur a embrasé de grandes parties du monde et a fortement contribué à étendre des idées modernes, socialistes, bien ancrées et aujourd’hui difficilement déboulonnables. Sera-ce aussi par elle, qu’il y aura une (hypothétique) sortie de crise ? La relation privilégiée qu’a la France avec la Vierge Marie, le rôle sûrement déterminant que la Mère de Dieu aura aux fins dernières, le croissant sous ses pieds (l’islam?), fera-t-elle une intervention lorsque tout semblera désespéré ? Lorsqu'arrivé à son paroxysme le Modernisme aura fait du monde un enfer invivable, absurde et inhumain à souhait ? J’ai beaucoup d’interrogations sur ce brouillard qu’est l’avenir.
Bien qu'il faille s'abandonner avec confiance dans les mains de la Providence, il est difficile de ne pas se poser de questions ou ne pas essayer de comprendre.
Pour ce que vous dîtes sur Monseigneur Lefebvre, je vous rejoins. J’y avais pensé après avoir envoyé le message : il aurait fallu écrire « liseur actif ». J’aime cette idée que de là où il est, il contemple les fruits et bienfaits de son attitude héroïque. Il a laissé la clef du coffre aux victuailles sur la table et les enfants affamés peuvent ainsi se rassasier, se fortifier. Merci Monseigneur.
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