Depuis de nombreuses années Pro Liturgia nous donne des leçons.
Il ne s'agit pas d'oeil pour oeil et dent pour dent, ce serait stérile. D'autant plus que les idées défendues par Pro Liturgia n'intéressent qu'un petit nombre (dont moi), et qu'après tout j'ai toujours été favorable à des échanges d'opinion, je n'aime pas beaucoup le politiquement correct et l'uniformité à tout prix. Il s'agit donc plutôt d'être factuel.
Pro liturgia nous assène d'abord un postulat :
Une “option”, en liturgie, ne signifie jamais - insistons sur le mot “jamais” - un choix laissé au célébrant.
Il n'y a aucune démonstration.
Je prétends au contraire qu'une option est un choix laissé au célébrant. Qui choisit telle ou telle forme de pénitence dans le nouveau rite, kyrie ou confiteor ou versets ? Qui choisit telle ou telle prière eucharistique ?
On passe ensuite sur la messe dans les camps de concentration. Qui pourra m'expliquer le rapport ? Mettre une chasuble ou pas n'est pas une option déjà, et de plus quand on n'en a pas on n'en a pas ! Rien à voir avec ce qui se passe dans les paroisses du nouveau rite.
Il est d'ailleurs curieux qu'un site qui se pique de connaissances liturgiques n'emploie pas une seule fois ni le mot indult, ni le mot de coutume contra legem mais les mots dérogation et permission qui ne font pas partie du vocabulaire liturgique.
Enfin dire que dans les églises rurales le propre n'était jamais chanté mais remplacé par des cantiques s'applique aussi aux paroisses parisiennes. Je n'ai pas la source mais j'ai entendu dire qu'en 62 seules quatre paroisses parisiennes avaient conservé le chant du propre à la grand-messe. Mais ce qui a fait disparaître le pain-chant des églises, c'est le dénigrement systématique de Solesmes. Vous remarquerez que Solesmes ne s'attaque pas aux messes à cantiques mais aux chantres de campagne qui dénaturaient le chant grégorien. Je peux témoigner que tant en Normandie qu'en Bourgogne, les deux régions que j'ai investiguées, chaque petite paroisse possédait un graduel antiphonaire dont les pages usées et parfois les annotations témoignaient de l'utilisation. Il faut savoir que l'école normale formait les instituteurs au plain-chant et que très fréquemment l'instituteur complétait ses revenus en étant le chantre de l'église. Donc il est faux de dire que des cantiques étaient chantés en lieu et place du propre avant le 20ème siècle. Les cantiques se chantaient chez soi, dans les écoles, ou dans les chapelles de catéchisme quand elles existaient. C'est ce qui est écrit dans certains manuels de chants de Saint-Sulpice.
Je me demande vraiment qui a pu écrire l'article de Pro Liturgia que je récuse.
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