Si la restauration de la liturgie "ordinaire" est celle souhaitée par PL, c'est-à-dire celle dans laquelle le bon peuple, non expert en liturgie, ne fait aucune différence avec la liturgie "extraordinaire", ne voyant dans les deux cas qu’une « messe en latin », il faut sérieusement s'interroger sur son bien-fondé et sa raison d'être.
En attendant, elle aura fourni aux "progresso-modernistes" un formidable vecteur de destruction de la liturgie durant 50 ans et plus, d’une part en marginalisant et muselant de fait ses opposants jusqu’à Summorum Pontificum (la messe tridentine n’ayant jamais été juridiquement abrogée mais en pratique empêchée, c’est-à-dire interdite), d’autre part en fournissant la base et le prétexte à toutes les évolutions aberrantes successives, avec le silence complice ou l’approbation tacite ou explicite de la majeure partie de la hiérarchie...
La liturgie "extraordinaire" est peut-être imparfaite sur bien des points, mais les "réformateurs" ont oublié sans doute par orgueil cet adage de la sagesse des nations : "le mieux est souvent l'ennemi du bien".
Or rien ne prouve, loin s'en faut – sauf à trouver le commencement d’un début d’argumentaire dans les études de PL … – que la « messe bugninienne », même célébrée selon les normes et les enseignements de Vatican II, soit intrinsèquement une amélioration de la messe tridentine, amélioration telle qu’elle s’impose à tous avec une évidence qui, pour lui être substituée, rende inutile l’interdiction de cette
dernière ...
Sauf aux yeux des hérétiques : n’oublions jamais que participèrent à son élaboration, aux côtés de Mgr Bugnini, six ministres protestants (Dr George, Can Jasper, Dr Shephard, Dr Konneth, Dr Eugene Brand et Fr Max Thurian), ce qui vérifie étrangement la remarque prophétique de saint Alphonse de Liguori (1696-1787) : « parce que la messe est la meilleure et la plus belle des choses qui existe dans l’Église ici-bas, le diable a toujours cherché, au moyen des hérétiques, à nous en priver » ... " en nous concoctant en quelque sorte ", pourrait-on ajouter aujourd'hui pour paraphraser un fameux slogan publicitaire du siècle dernier, " une messe « Canada dry » : une messe qui a la splendeur et la simplicité d’une messe traditionnelle, qui en a la beauté de ses chants et la solennité de son rite, qui porte le même nom, mais... qui n’est pas une messe traditionnelle ! "
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