Quand Martel recueille le témoignage du cardinal Baldisseri sur les Synodes de 2014 et 2015, est-ce "burlesque", imaginaire ?
Pourtant le cardinal Baldisseri n'a pas démenti et le pape François a bien accueilli le livre.

Les propos du cardinal Kasper sont particulièrement intéressants et confirment très bien ce qu'on sait de ses positions théologiques : est-ce "burlesque" ?

Quand Martel dit avoir logé à Sainte-Marthe à peu de distance des appartements et avoir été accueilli par le directeur de la Maison au passé sulfureux, est-ce "burlesque" ?

Le rôle des deux secrétaires d'Etat de Jean Paul II n'est pas sans intérêt quand on se penche - je sais que beaucoup de catholiques s'y refusent par "autruchisme" effarouché - sur le "rabbit hole" McCarrick.

Je ne souscris pas à la règle que Martel prétend établir : plus on est hostile au mariage pour tous, plus on est anti-libéral plus on est homosexuel pratiquant ou dissimulé. Le cas Tauran sur lequel il glose beaucoup est un parfait contre-exemple, ce cardinal ayant toujours été très libéral. Les contre-exemples à cette prétendue règle existent.

Je ne souscris pas non plus à l'idée suggérée au début que de tout temps, le clergé aurait été un havre pour relations homosexuelles : c'est parfaitement idiot. Pendant fort longtemps, ce sont les relations hétérosexuelles, concubinage clérical, qui ont prévalu : les visites pastorales en portent témoignage.

Il reste que le livre de Martel amène à relier de nombreux dossiers parfaitement avérés et à les relire sous un jour nouveau : là est le premier intérêt du livre. Il y a bien une connexion entre Mgr Sodano et le Chili : Karadima et la démission collective de l'épiscopat chilien de 2018 n'ont pas été inventés par Martel mais ce fait inouïe a été bien vite mis sous le tapis alors même qu'en plus de l'affaire Mgr Barros dans laquelle le Pape régnant est personnellement impliqué, de nouveaux scandales sont en cours à Santiago. Toute la hiérarchie d'un pays de culture catholique mise en cause et le pape François qui après avoir méprisé et admonesté les victimes pendant 3 ans s'excuse publiquement par lettre au peuple chilien: excusez du peu !

Il y a eu des enquêtes sur les ordres et congrégations religieuses comme vous le savez : Martel ne creuse pas. Les faits pourtant sont bien avérés. Doit-on rappeler Marcial Maciel qui est proprement démoniaque ? Pas de quoi rire vraiment. La pression faite par Sodano contre Ratzinger à la fin du règne de Jean Paul II est connue.

La quantité de cardinaux ayant été personnellement accusés ou liés comme Maradiaga à des scandales comme membres du C8 puis C9 du Pape actuel est aussi un fait qui n'a rien de burlesque.
La presse dite catholique ne s'attarde pas trop là-dessus.

Le cas Zanchetta n'est pas abordé par Martel qui épargne le pape François en général et glisse le plus possible sur ce qui le relie aux affaires les plus sales, sauf pour Mgr Barros. Mais il ne glose pas beaucoup sur Saint-Gall sur Keith O'Connor, sur McCarrick, sur nighty-night baby Tobin, sur Mahony, il ne dit rien de la Papal Foundation de Mcarrick ...

Il reste que les affaires publiques et avérées en plus des propos rapportés - non démentis une fois encore - sont assez graves pour qu'on ne mette pas si vite au rebut un livre qui a pour intérêt de donner un autre regard, regard dont il faut bien convenir qu'il ne manque pas de pertinence pour la trajectoire incroyable de l'ex-cardinal McCarrick, dont les affidés dominent l'USCCB et dont l'ami et ancien Auxiliaire Kevin Farrell est aujourd'hui Camerlingue de la Sainte Église. Une paille ...

Je sais tout cela n'est pas exaltant mais je ne prie pas Sainte Autruche comme JVJ et trop de baptisés pour ma part.
Molière a eu sur cela une réplique définitive.
J'invoque davantage l'Archange de feu Saint Michel et j'espère qu'un vrai mouvement de réforme, façon Trente, se lèvera peu à peu pour purifier le cloaque qu'est devenu l'Église à échelle mondiale et pour une masse de gens en Occident au moins.
Ce qui reste de baptisés croyants en souffrent, j'en ai des témoignages quotidiens. Vouloir défendre l'indéfendable contre vents et marées quand les faits et les scandales s'empilent (maintenant en Inde) chaque semaine n'est pas rendre témoignage de la Bonne Nouvelle : telle est ma conviction comme baptisé et comme historien, suivant en cela la consigne que Léon XIII donnait aux historiens de ne pas avoir peur de dévoiler la vérité sur les tares des clercs, prélats et autres fidèles car l'Église était confiante dans la promesse du Sauveur.

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