a publié sa thèse très militante sur la province de France.
Je n'ai pas encore lu de compte rendu qui pointe l'esprit partisan et le vocabulaire parfois tiré du champ lexical de Golias pour classer un Dominicain en deux adjectifs.
Je puis dire aussi qu'il a utilisé une monographie inédite du couvent de Dijon, sans la citer dans les sources et sans demander à l'un des deux auteurs survivants. Je peux même dire que l'auteur eut ce texte par un Frère de Poitiers.
Quand on veut faire carrière dans ce domaine étroit de la sociologie religieuse, il faut donner des garanties de modernité ou avancer masqué, abonder dans le sens et la méthode de D. Hervieu-Léger (qui se dit encore catholique...). Et cela marche pour l'auteur, quitte à salir les deux tiers d'une province et à sortir de la neutralité d'un historien.
Nulle part il n'est question d'hérésies doctrinales, de négation des statuts de l'Ordre au mépris de la profession religieuse, d'abjurations, ... Et pourtant ce fut le cas.
Parfois l'auteur parle de Rome, mais le lecteur comprendra "le méchant Pape", alors qu'il faut uniquement comprendre "le Maître général".
Un historien "classique" n'écrirait jamais des choses du genre : "il faut recoder la foi dans le langage du monde" (p. 116), Rettenbach "leur ouvre un nouvel espace de possible" (p. 189). Florilège parmi une centaine de passages.
Il y a de la crise, de la polarisation, de la précarité instituée
Le partisan se retrouve derrière chaque page, il a été manifestement cornaqué par de vieux Pères qui assument leurs errances même doctrinales d'alors : "Avec la création du SART, la province de France apporte un début de solution à la précarité nouvelle du métier de théologien." (p. 255)
Des dizaines de Frères de province et même de Paris ne pensaient certainement pas cela. Ils attendaient que les jeunes excités manipulés se calment, et continuaient de réciter le Rosaire, de dira la messe, de porter l'habit, de prêcher, d'étudier leurs maîtres, d'être fidèles à leurs voeux sans défroquer. L'auteur dit qu'ils furent à l'origine de "réactions très violentes" !! Tu parles ! Le couvent de Nancy s'est "radicalisé" (!! p. 280) en 1975. Un Dominicain a-t-il été tué par les méchants Frères qui n'en pouvaient plus du cirque ?
Et si vous avez compris quelque chose à son article des Etudes au sujet des "nouveaux" catholiques de la manif pour tous and co, vous avez de la chance.