Merci Meneau pour vos réponses circonstanciées.
Concernant les autres rites, je dirais : tout dépend. Ces rites sont-ils légitimement en vigueur, ont-ils été explicitement abrogés et / ou réformés, etc. Le rite ambrosien par exemple est toujours en vigueur.
Une disposition particulière avait été prise lors de l'entrée en vigueur du Missel de Saint Pie V, permettant de suivre les ordos particuliers en vigueur depuis au moins 200 ans (à l'époque - au XVIème siècle). D'où Paris, Rouen, Lyon et beaucoup d'autres. Pour Rouen, le rite rouennais a toutefois été supprimé au XIXème siècle par l'archevêque. Mais bon, un évêque peut "lier et délier" sur son territoire.
Une bonne approche serait d'autoriser l'usage des missels et livres liturgiques diocésains particuliers visés lors de la promulgation du Missel de St Pie V (voire de les autoriser prioritairement à la messe de 62 - forme ordinaire, forme extraordinaire et forme particulière, ça ferait un peu beaucoup). Et dans les mêmes conditions que Summorum Pontificum (messes personnelles sans peuple, demande des fidèles etc), ce qui réglerait aussi cette question-là.
Sur la question 2 et les ordres mineurs :INSTRUCTION sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum donnée motu proprio par SA SAINTETÉ LE PAPE BENOÎT XVI
Merci, c'était bien ce que je pensais, mais j'avais cru que cela figurait dans le Motu proprio, d'où mon interrogation sur le fait de ne pas trouver le renseignement.
Là encore, le juriste trouvera anormal qu'une circulaire de mise en application outrepasse la lettre du Motu proprio !
Summorum Pontificum ouvre la porte à l'usage du Pontifical Romain ancien pour la Confirmation, puis l'instruction technique d'application libéralise complètement l'usage du Pontifical, pour les seuls
"Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei ainsi que ceux dans lesquels se maintient l’usage des livres liturgiques de la forme extraordinaire", aux fins de collationner les ordres mineurs et majeurs !! C'est bizarre.
On ne peut pas dire que ça ne nous arrange pas, mais dans tout Etat normalement constitué, juridiquement ça ne tient pas !
On peut penser le contraire, mais je continue de considérer qu'il faut mettre les choses au clair, et ouvrir plus généreusement les possibilités sur les ordres mineurs dans un Motu proprio, et non dans une simple circulaire.
De même, le CIC de 1917 n'existant plus, le conditions propres relatives aux ordres mineurs n'existent plus. Le CIC ne fait pas partie des livres liturgiques anciens. Il y a un manque juridique.
Sur la hiérarchie des normes au Vatican :Le pape n'est pas tenu par un concile, surtout pour ce qui est des normes et de la liturgie qui ne sont pas en soi irréformables (pour ce qui est du dogme, le problème est légèrement différent)
C'est aussi ce qui explique nos misères actuelles. L'Esprit Saint souffle-t'il dans un Concile oui ou non ? Pas tout le temps en tout cas. Le Pape n'est pas toujours tenu par un Concile, c'est entendu.
Mais le Pape n'est pas tenu non plus par ce qu'édicte son prédécesseur. Sinon un Paul VI n'aurait pas osé modifier ce qu'un Pie V a fait. Un Pie V n'aurait pas modifié les pratiques antérieures etc.
Reste la référence à "la vénérable Tradition de l'Eglise". Mais à partir du moment où l'on s'assied dessus, tout devient alors relatif !
Un catholique du XVIIème siècle se plongeant dans la lecture du Traité des Saints Ordres du Père Ollier, lisait un contenu qui lui parlait. Mais de nos jours, tout ce qui a trait aux ordres mineurs est obsolète !
C'est comme si nous lisions un ouvrage de Saint Augustin (au pif) aujourd'hui. Et que dans 2 siècles nos successeurs le jetaient aux orties parce que la matière qu'il traite aura été abolie par la volonté d'un Pape qui n'est pas encore de ce monde. Au niveau de la fiabilité, la Papauté peut mieux faire...
Changer l'inchangeable une seule fois nous place sur des sables mouvants permanents.
C'est difficile de voir où on va, mais il faut avoir la certitude que le Motu proprio de 2007 ne résout pas tout :
- il y a le Mal qui s'est répandu dans l'Eglise
- et, pour rester terre à terre, il y a un défaut dans la manière dont l'évolution de la norme de l'Eglise latine est envisagée, au Saint-Siège. Par voie de conséquence, le défaut d'acceptation de certains actes n'est pas étonnant.