Saint François de Sales a bien en vue l'obéissance aux supérieurs, qui est un critère de discernement majeur (l'obéissance en direction spirituelle est l'ultime et décisif critère, en particulier pour diriger les grands mystiques : le discernement de l'esprit à l'œuvre se fait au moyen d'ordres petits ou grands, et parfois, même petits, très douloureux - renoncement à telle mortification, par exemple, pour une prière, ou un service - ou l'inverse, selon les circonstances et les besoins. Allant parfois contre les demandes de l'apparition à authentifier pour, précisément, vérifier que le Diable, qui est radicalement incapable d'obéir et de contrefaire l'obéissance, n'est pas à l'œuvre).
La remarque de Saint François de Sales vaut bien sûr en premier lieu et à plus forte raison pour le Souverain Pontife.
Tous les liseurs ont en tête cette phrase de Léon XIII, rappelant que l'on doit obéir au Souverain Pontife et à l'Église comme à Dieu Lui-même.
Or il est certain que l'on ne peut obéir à l'Église invisible si on désobéit au Souverain Pontife visible. On ne peut prétendre obéir au corps contre la tête, d'autant que, enseigne Pie XII, le Christ et Son Vicaire ne forment qu'une seule Tête.
Il faut maintenant distinguer :
- le magistère pétrinien, qui est vrai, et conduit toujours réellement au Christ, à qui l'assentiment religieux de l'intelligence et de la volonté est toujours dû (reste à bien le comprendre, ce qui n'est pas toujours facile - et d'autant moins qu'il est en général tiré à hue et à dia par ceux qui ont pour charge de le servir loyalement. J'ajoute que l'exercice est encore plus délicat quand le Souverain Pontife se tait quand on lui demande un éclaircissement) ;
- les actes de gouvernement, dont l'assistance n'est pas du même ordre que pour le magistère. Un dissentiment est possible, mais l'Église a, de par la Volonté divine (et en fait un ordre métaphysique fondé en Dieu), une constitution juridique. S'il n'est pas de recours possible après une décision légitime rendue par le Souverain Pontife ou en son nom, alors il faut obéir (ce qui n'empêche que l'ordre puisse être déficient, voire injuste, il faut alors rentrer dans l'Obéissance sacrificielle du Christ aux volontés meurtrières des hommes, tenant pour certain qu'un plus grand bien en sortira, visiblement ou invisiblement, à brève ou longue échéance).
Le Christ assiste le magistère pétrinien qui est vrai, et Il assume si bien ses limites, inévitables et même évitables, que le magistère pétrinien bien reçu conduit et unit toujours au Christ.
Le Christ assiste le gouvernement pétrinien de l'Église si bien que l'Église ne saurait disparaître (ni changer de constitution), et Il assume par la Croix le mal possible de certains ordres de gouvernement.
Si bien que l'obéissance au Souverain Pontife est toujours féconde, et préserve de l'erreur et du péché.
Sainte Jeanne d'Arc s'est soumise en toute humilité et docilité aux enquêtes demandées par le Dauphin-Charles VII. À Rouen, elle a rappelé qu'elle avait déjà été jugée par l'Église à la demande du Dauphin, et en a appelé deux sinon trois fois au pape. Pas trace de désobéissance, donc. Et ce témoignage héroïque d'une jeune fille qui atteste devant les clercs haineux d'un tribunal d'Église irrégulier que du Christ et de l'Église, c'est tout un (voir la catéchès
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