Oui, je me suis sérieusement posé la question de la validité de la formule française de l’absolution, car au lieu d’absoudre, elle emploie pardonner. Et cela ne date pas du Rituel de la Pénitence (1973 ou 1974), mais du 3 janvier 1965. A cette date, en effet, dans la mise en place progressive de la réforme liturgique, fut autorisé l’emploi du français dans certaines parties de la messe (oraisons, ordinaire) et dans la célébration des sacrements dont celui de la Pénitence. La traduction officielle était la suivante :
Que Jésus-Christ notre Seigneur vous pardonne ;
Et moi, par son autorité, je vous relève
de toute peine d’excommunication, (de suspense) et d’interdit,
selon mon pouvoir et selon vos besoins.
Et maintenant, je vous pardonne vos péchés
au nom du Père † et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
En effet,
pardonner et
absoudre sont deux choses bien différentes : tout chrétien est invité à pardonner à qui lui a fait du tort ; il ne peut pour autant absoudre, ce que Dieu seul peut faire.
Cependant, l’évangile de ce dix-huitième dimanche après la Pentecôte (8 octobre 2017) a dissipé mes doutes (Matth. IX, 1-8). En effet, si la version de
Matthieu, lue à la messe, porte
remíttere (v. 2), puis
dimíttere (v. 6), le passage parallèle de
Marc donne partout
dimíttere (ch. II, v. 1 à 12 ; en particulier le v. 7b :
« Quis potest dimíttere peccáta, nisi solus Deus ? »). Or, la cinquième demande du Pater dit :
« Et dimítte nobis débita nostra, sicut et nos dimíttimus debitóribus nostris. » et
dimíttere est traduit par pardonner.
Donc, cette traduction de la formule de l’absolution comporte une faute de latin, mais pas d’erreur théologique.
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