Sed contra... par Etienne 2016-07-28 11:09:18 |
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Saint Thomas, Somme Théologique IIa, Question 124, article 3:
Conclusion:
Nous pouvons parler d'un acte de vertu de deux façons. D'abord selon l'espèce de cet acte, en tant qu'il
se rattache à la vertu d'où il émane immédiatement. De ce point de vue, il est impossible que le
martyre, qui consiste à supporter vertueusement la mort, soit le plus parfait des actes de vertu. Car
supporter la mort n'est pas louable de soi, mais seulement si c'est ordonné à un bien qui soit un acte de
vertu, comme la foi et l'amour de Dieu. C'est cet acte-là, parce qu'il est une fin, qui est meilleur.
Mais on peut envisager autrement l'acte de vertu. Selon son rattachement au premier motif, qui est
l'amour de charité. Et sous cet angle surtout un acte relève de la vie parfaite parce que, selon S. Paul
(Col 3, 14), " la charité est le lien de la perfection ". Or, parmi tous les actes de vertu, le martyre est
celui qui manifeste au plus haut degré la perfection de la charité. Parce qu'on montre d'autant plus
d'amour pour une chose que, pour elle, on méprise ce qu'on aime le plus en choisissant de souffrir ce
qu'il y a de plus haïssable. Or il est évident que, parmi tous les biens de la vie présente, l'homme aime
suprêmement cette vie même, et au contraire hait suprêmement la mort elle-même, surtout quand elle
s'accompagne de supplices dont la crainte " écarte des plus vifs plaisirs les bêtes elles-mêmes ", dit S.
Augustin. De ce point de vue, il est évident que le martyre est par nature le plus parfait des actes
humains, comme témoignant de la plus grande charité selon cette parole (Jn 15, 13): " Il n'y a pas de
plus grande charité que de donner sa vie pour ses amis. "
Solutions:
1. Tout acte de perfection qui est l'objet d'un conseil est, le cas échéant, objet de précepte en devenant
nécessaire au salut. C'est ainsi, dit S. Augustin, qu'un homme peut être tenu rigoureusement d'observer
la continence à cause de l'absence ou de la maladie de son épouse.
C'est pourquoi il n'est pas contraire à la perfection du martyre qu'en certains cas il soit nécessaire au
salut. Car il reste des cas où supporter le martyre n'est pas nécessaire au salut. Aussi lit-on que
beaucoup de saints se sont offerts spontanément au martyre par zèle de la foi et charité fraternelle. Il
s'agit là de préceptes qui doivent être compris comme demandant la préparation de l'âme.
2. Le martyre englobe ce qui est le summum. de l'obéissance: " être obéissant jusqu'à la mort, comme
l'Écriture le dit du Christ (Ph 2, 8). Aussi est-il clair qu'en soi le martyre est plus parfait que la simple
obéissance.
3. Cet argument est valable pour le martyre envisagé dans son espèce propre, qui ne lui donne pas de
supériorité sur les autres actes de vertu, de même que la force n'est pas supérieure à toutes les vertus.
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