Je ne crois pas à la répétition générale. Personnellement, je suis ce que vous appelez un « catholique conciliaire », dans le sens où ma messe est celle de Paul VI. Ma femme étant devenue traditionaliste, nous allons désormais en famille à la messe dominicale en latin (dont je ne pipe mot), mais dans la semaine, je garde ma messe ordinaire. Alors ce que je pense qu'il y a de différent entre 1975 et aujourd'hui, c'est qu'avant s'est développée une sorte « d'esprit du concile » auquel je n'ai jamais adhéré, et pour tout dire, je me fichais royalement de ce concile, étant né après.
Par contre, la chose qui m'a toujours aidé (outre la bible), était la parole du pape. Si mon curé me donnait un conseil que je trouvais douteux, je cherchais ce qu'en disait Jean-Paul II, et s'il y avait une différence, je ne tenais pas compte du curé. Cela m'a aidé dans ma jeunesse, dans ma brève fréquentation de ma future femme, et ensuite dans mon mariage. Par la suite il y a eu la cerise sur le gâteau : Benoît XVI, d'une clarté encore plus cristalline. J'ai donc toujours été papiste jusqu'à l'apparition au balcon de François, qui me laissa une impression bizarre, peut-être parce que Benoît était encore là.
La chose qui a changé entre 1975 et aujourd'hui, il me semble, c'est qu'avant il y avait des novateurs qui poussaient dans une direction mais l'autorité était avec les fidèles. Il était facile pour moi de parler avec des progressistes, car je pouvais « m'appuyer » sur le pape. Aujourd'hui je ne le peux plus, car aujourd'hui ce n'est pas des novateurs qui poussent depuis le bas, mais on dirait que c'est la tête qui pousse les fidèles là où ils ne devraient pas aller. A ce stade, je ne vois pas ce qui manque pour que le Père siffle réellement la fin de la partie.
Je vais vous faire une confidence sur la miséricorde. Après notre premier enfant, ma femme a pris quelques temps la pilule, contre mon avis (le pape disait : « Niet », et donc pour moi cela ne se discutait pas). On a toujours gardé une pratique fréquente de la confession, et ma femme recevait à chaque fois l'absolution. Quelques mois plus tard, nous étions à Rome dans la basilique Saint-Pierre, et nous décidons de nous confesser. A la fin de sa confession, ma femme reçoit une bénédiction de la part du prêtre. Elle s'indigne et dit qu'elle est venue pour l'absolution et pas pour une bénédiction, mais l'ecclésiastique lui répond : « Vous confessez prendre la pilule mais dites vouloir continuer dans ce péché, dans ces conditions je ne peux pas vous absoudre ! ». Son désir l'absolution étant plus fort que son désir de vivre dans le péché, elle prend la ferme résolution d'arrêter, ce qui lui a valut l'absolution, et ce fut son dernier jour de pilule. Alors, quel curé a-t-il été le plus miséricordieux pour son Salut ? Celui de notre paroisse qui la maintenait dans son péché par sa grande « tolérance » ou celui qui l'en tira ?
Enfin voilà, pour ma part, on a encore eu la clarté sous Jean-Paul II et Benoît XVI, et on a du brouillon depuis François. A ce niveau, je ne pense pas à une répétition générale, je pense justement que les bons prêtres, ceux qui sont réellement miséricordieux, ne vont pas tarder à se prendre l'année de la tolérance en pleine poire à leurs dépends comme à ceux des fidèles.
Le 8 décembre entre en vigueur non seulement cette fameuse année de la miséricorde, mais aussi le divorce catholique, et je me demande, comme il est écrit dans un fil ci-dessous, si le Christ ne va pas lui-aussi divorcer de cette Eglise qui ne veut plus de Lui. Du coup, je me demande si on passera Noël... ?