"Complexe non dans son fond, mais sur le plan de la loi."
De la loi, et des protocoles d'hôpital, qui ne sont pas la loi, mais une manière de sous-marin d'appliquer les directives du personnel soignant, sous le couvert de la loi. L'ambiguité est bien cachées, et presque personne ne le sait parmi les malades ni les familles.
Un "protocole médical" n'est pas un règlement : ce n'est qu'un mode commode de travail en commun des personnels soignants. Le sous-marin, c'est que le personnel soignant ne décide pas seul : la sécu agrée ces protocoles, voire les oriente, et arrive à les diriger par les "agréments" pour autoriser les remboursements. Les médecins des hôpitaux n'ont, de fait, plus la liberté de soin que leur serment d'Hippocrate leur a promis.
"Ne fais pas cette prescription, reste dans le protocole", ai-je entendu récemment dire par un spécialiste ; il était très déçu, en recevant cette remarque de son chef de service, qui avait peur de sortir de la règle de "Saint Protocole".
Se battre pour la liberté de soins... Combat parallèle au combat judiciaire.
Ce satané (je pèse mes mots !) "risque de fausse route" ! Cette expression semi morale, presque religieuse, dit seulement qu'on craint de voir le malade trop faible avaler de travers, donc de s'étouffer. Il existe des appareils d'aspiration, dans chaque service, mesure simple et courante. Qui décide qu'un malade peut déglutir ou pas ? Un orthophoniste... je viens de le découvrir. Il le fera lors d'un rendez-vous à programmer en réunion d'équipe de soins (une fois la semaine en général) qui consistera à faire des tests de déglutitions, et de fonctionnement physique de mobilité du cou. Le protocole de ce test de 20 à 30 minutes se trouve sur Internet. Personne d'autre n'est reconnu capable de dire "Oui, ce malade avale bien !". Un médecin ne pourra pas le dire. L'infirmière qui assiste au repas non plus... Et les menus servis sont décidés selon la capacité de déglutir ou pas, laissant ainsi parfois un malade 3 semaines avec menus "lisses" : des bouillies et des entremets lactés sucrés, qu'il déteste très souvent (menu obligé de ces cas classés risque de fausse route). Il est des malades qui se laissent dépérir tant ils sont écoeurés de ces repas. Vous avez dit "protocole sécurisé" ?
Il suffit qu'un membre de l'équipe de soin ait vu ou cru voir une quinte à une déglutition pour signaler un "risque de fausse route", c'est dire la légèreté de ceux qui se couvrent de tout ! Oui, il y a des gens à surveiller, et des visiteurs inconscients des gestes de soins, mais d'autres personnels ont trop peur d'un procès du style "Vous n'aurez pas tout fait pour empêcher que..." : ils infantilisent ou emprisonnent les gens pour ne pas entendre d'éventuels reproches .Et le découragement des malades qu'on humilie, y songe-t-on ?
" xxx qui est considérée par l'hôpital comme la personne de confiance de Vincent et c'est elle qui a témoigné..."
Personne de confiance ? Normalement, le malade peut en désigner une, pour le temps de l'hospitalisation. Elle peut être révoquée. Cette personne est là pour être destinataire des informations, cela facilite les communications de l'hôpital. Eventuellement, elle apportera un avis lors d'une décision à prendre, mais elle n'a pas le pouvoir d'écarter les autres membres de la parenté. Elle n'est pas un "tuteur" du malade, unique et irrévocable. Il me semble que son abus de pouvoir est attaquable en justice. L'hôpital n'a pas voix à décider qui est la personne de "confiance". Encore moins à s'autoriser des décisions parce que des gens de l'hôpital "ont considéré" que ... C'est juste une facilité pour eux de n'avoir qu'un seul interlocuteur : en cas de famille à grand nombre de membres. Je ne connais pas la procédure pour récuser une personne qui en fait n'est pas manifestement de "confiance" vraie ou évidente.
"Ses parents sont prêts à le prendre chez eux, ce qui est techniquement possible, et mieux, un centre spécialisé pour les pauci-relationnels l'attend…"
Qui signerait la décharge ou le transfert d'établissement ? D'après ce que que je dis plus haut, la personne "de confiance"(!) n'a pas de pouvoir. Surtout si le malade n'a rien signé ni attesté ! Qui est le représentant légal de Vincent Lambert ? Qui gère ses affaires depuis son accident ? Le médecin n'a pas à choisir, il est là pour soigner, et faire sortir de l'hôpital, cela lui simplifiera l'administration d'ailleurs. Lui a-t-on demandé de justifier les frais encourus par le séjour si long (hors statistiques) de ce "cas" inhabituel ? Cela se pourrait.
Voulez-vous dire que l'épouse de Vincent Lambert est la seule à ne pas vouloir qu'il aille ailleurs ? Et si l'alimentation est interrompue, qu'est-ce qui oblige son séjour au même endroit ?
"Oui, VIncent est emprisonné en ce sens qu'il est retenu dans une chambre fermée à clef de l'extérieur et que ses propres parents doivent systématiquement laisser leur carte d'identité avant qu'on leur ouvre la porte pour aller voir leur fils."
Qui a décidé de cette procédure ? Quel est le danger pour le malade de recevoir des visites ? L'hôpital a-t-il le pouvoir de faire ce contrôle ? C'est arrivé aussi à la fermeture du service d'oncologie pédiatrique à Garches. Etait-ce légal ? J'ai cru comprendre que non.
"... la décision de cesser de le nourrir a été mise en œuvre à leur insu. A l'époque Mme Lambert remontait voir son fils à Reims une semaine sur six environ..."
Même question de personne unique à qui l'hôpital consent à parler. Il est vrai que si tous les frères, soeurs, parents, oncles et amis des malades téléphonent fréqeumment aux infirmières du service ou au médecin pour savoir de quoi il retourne, la charge de travail du service sera compliquée... Mais de là à instaurer un réglement quasi carcéral ou tutoriel, il y a un abîme aberrant humainement.
Qui est au service de qui dans un hôpital : le personnel est au service de la santé des malades... et les relations avec son entourage en fait partie. Ce seriat d'ailleurs un meilleur résultat de soins que de s'appuyer sur la famille pour redonner goût et force à vivre. Ce n'est pas au malade d'être en plus isolé, ni appelé à faire des efforts pour faciliter les horaires des personnels de soins, ou de l'administration de l'hôpital. D'autres cas navrants pourraient être cités par de sgee pasns conscients de cela...
"Est-il important pour son salut de rester ..."
ce point n'entre pas dans la discussion. Il est juste là pour remonter la vraie perspective de vivre. S'il doit durer longtemps, bloqué ainsi, et qu'il offre ce purgatoire pour réussir à corrige ce qui est aberrant, alors c'est déjà un saint parmi nous. Que son combat ne reste alors pas vain est aussi un moteur pour des actiosn justes et saines, de la santé publique à assurer au mieux de nos capacités.
Il est certes important aussi d'avoir une aberration évidente à exposer pour combattre le prince de la roublardise et des mensonges. Les hommes sont ainsi faits...
Comme la bataille est médiatisée, judiciarisée, et que les protagonistes qui se sentent autorisés sont butés à l'idée de ne pas être remis en question, le terrain est miné, compliqué, hors de tout bon sens humain.
Intuitivement... De quoi a peur son épouse ? D'avoir à prendre son mari en charge et de devoir payer pour lui ? De ne pas être libre de se remarier ? D'être humiliée par une défaite devant ses beaux-parents ? D'avoir contribué à prolonger des souffrances sur terre ? De ne plus supporter plus l'idée de continuer à le voir, mais de ne plus jamais (?) recevoir un sourire de son mari ? L'humain est faible... même avec la grâce , et les intentions des actes sont hors de notre champ d'action.
Devant une telle embrouille, la solution la plus basique ne sera-t-elle pas la seule qui va fonctionner ? Un miracle ? Une autorisation de sortie ? Une mutation de médecin ? Une sensibilisation d'une haute autorité ? Une décision financière bassée sur une économie au changement d'établissement ?
On peut tout raconter à Saint Michel... le seul habilité à se battre contre les grands démons...
Merci de votre réponse.
Vous savez combien ces cas imbéciles et coincés me tiennent à coeur ans les intentions de prières. Que Dieu vous garde !
Glycéra