...si vous croyez qu'une simple formulation différente aurait pu tout changer. La réforme a été l'occasion de la catastrophe que l'on sait tout simplement parce que le clergé d'alors était très mal formé. On ne lui avait appris qu'à restituer des gestes et des paroles liturgiques de manière rigide, sans essayer d'en comprendre le sens profond. La majorité des prêtres étaient souvent de bonne volonté mais n'avaient aucune formation liturgique digne de ce nom. Les plus cultivés d'entre-eux étaient "ouverts" aux idées progressistes. La masse les a suivi, puisque c'étaient eux qui donnaient le "la", qui semblaient tournés vers l'avenir. Les évêques engoncés dans leurs habitudes du XIXe siècle, eux-mêmes souvent peu au fait des questions liturgiques, rassurés par les apparences que donnaient les séminaires pleins, les églises combles et les processions attirant encore les foules dans les années 1950, n'ont d'abord rien vu venir, puis ont laissé faire en pensant peut-être que c'était ça, l'avenir de l'Eglise, avant d'être peu à peu remplacés par de vrais progressistes qui ont achevé de tout détruire.
Les textes du Concile, du Missel? Cette génération s'en est moqué. La réforme ne fut qu'un prétexte pour tout jeter aux orties, sans distinguer le bon du mauvais, et se libérer de ce carcan étroit et rigide qu'était l'Eglise d'autrefois, avec ses règles sévères, ses rubriques pointilleuses, cet empilement de rites que l'on répète machinalement sans les comprendre, son autoritarisme de routine. Une génération entière a vécu ces années comme une libération. En jetant le bébé avec l'eau du bain. On commence à peine à réaliser aujourd'hui que cette libération s'est soldée par l'une des plus grandes catastrophes spirituelles de l'histoire de l'Eglise.
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