... mais le droit est au service de la vérité, pas l'inverse. (Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat)
Je pense que votre affirmation tranchée "Un couple n’est pas marié, l’autre l’est" et ce qu'elle implique, est trop simple. Sacrement dans un cas, pas dans l'autre ? Vraiment ?
Le terme "sacrement" (ou sacramentum) est une traduction du mot original hébreux "mystère" utilisé dans son sens de "serment sacré". Certes, dans les sacrements, c'est Dieu qui fait un serment sacré, mais dans le cas particulier du mariage, les ministres de ce serment sacré sont les époux. Or, le catéchisme de l'Eglise catholique nous rappelle que les sacrement supposent la foi. dans le cas du couple des baptisés de notre exemple, si aucun n'a nourri la foi reçue au baptême, cette foi existe-t-elle, ou plutôt s'exprime-t-elle au moment du mariage, de ce serment sacré ? On peut en douter. Dès lors, les promesses échangées par nos deux couples sont en réalité bien similaires, même si juridiquement, aux yeux de l'Eglise, elles sont considérées comme différentes.
Je crois que les orthodoxes ont bien compris cette part de mystère dans leur théologie sacramentaire. Au cours du premier mariage, le don de la grâce sacramentelle, considèrent-ils, n'a pas été réellement ou efficacment reçu dans la mesure où les époux n'étaient pas prêts à le recevoir. Ce premier mariage est, en quelque sorte, peut-être "mort-né", sans que l'on se prononce de manière absolue, mystère oblige. La suite, ou reste, et la longue pénitence qui va avec sont laissés à la miséricorde de Dieu qui sait toujours mieux que tout tribunal ecclésiastique, par définition faillible. Il me semble que les réflexions du cardinal Kasper vont un peu dans ce sens.
Ion
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