L'oisiveté relative de ces jours d'été invitant à la réflexion et au recul, j'aimerais aborder un thème qui m'apparaît de plus en plus comme une facette caractéristique de notre époque : le manque d'obéissance.
Je vais peut-être parraitre comme le "vieux c** de service", tant pis. Je sais bien que ce genre de discours est récurrent : chaque génération de parents s'en désole, et de tout temps on prétent que "de mon temps c'était pas comme ça".
Pourtant : n'est-ce que mon point de vue qui évolue ou n'y a-t-il pas des faits objectifs qui démontrent que l'obéissance se perd et que notre époque ne sait plus obéir ?
Dans plusieurs domaines on peut remarquer une forte dégradation de la propention à obéir :
1/Dans le domaine familial : les enfants d'aujourd'hui n'obéissent pas comme nous obéissions à nos parents : ils ont l'habitude de donner leur avis, et de nombreux parents autour de moi se désolent autant que moi qu'il soit aussi difficile d'imposer quoi que ce soit à nos enfants. Les exemples ne manquent pas : "Tu dois faire ceci", "rentrer à telle heure", "tu dois lire tel livre", "tu ira à tel endroit pour les vacances", etc ... Tout est sujet à d'incessantes protestations, suppliques ...quand les enfants en question ne sont pas d'accord : il est souvent quasi impossible de s'en faire obéir au final. Pourtant : objectivement, quand nous étions enfants nous obéissions sur ces sujets. Nous sans en penser moins parfois, mais nous obéissions. On a beau tenter d'être inflexibles : dans un monde qui remplace l'autorité par la raison (ou qui tente de le faire): se faire obéir sans réplique devient quasi impossible.
2/Dans le domaine professionnel : les actuels nouveaux embauchés de 25 ans semblent être incapables de soumission. J'en ai encore eu recement l'illustration : ils sont souvent ingérables. Ils sortent d'école et ne semblent pas imaginer qu'il puisse leur rester des choses à apprendre. Ils sont capables de s'opposer violament à des collègues expérimentés avec un applomb absolument stupéfiant. L'entreprise semble pour eux n'être qu'un outil d'épanouissement personnel dont il faut savoir tirer parti au mieux , et non comme une cause commune dont ils se font les serviteurs en échange d'une rémunération. La réussite collective ne semble pas compter pour eux, on appelle ça la "génération Y" : c'est parfois insuportable, et dangereux pour l'entreprise. Là encore : il y a 15-20 ans : les nouveaux embauchés n'étaient pas du tout dans cette optique, il me semble que les faits soient assez objectifs.
Sans doute : l'obéissance n'est plus dans l'air du temps, dans une société qui refuse tout déterminisme, et qui a remplacé assez sournoisement l'obéissance (par la force) par la persuasion (par une sorte de manipulation) .
Pour autant : ne sommes nous tous pas un peu acteurs de cette désobéissance généralisée ? Qui d'entre nous ne traverse les rue qu'au "petit bonhomme vert" ? N'avons nous pas entrainé nos enfants à manifester contre l'Etat dernièrement ? Avec tout un tas de conséquences sur la considération pour les forces de l'ordre dont la légitimité a été largement mise à mal. De même vis-à-vis de l'Eglise : qui peut se vanter d'obéir en tout point avec humilité ? Mais aussi serait-ce souhaitable ?
Ces problèmes-là sont difficiles : nous posons des actes en apparence sains, en réaction à des agressions contre notre façon de vivre (et de croire) mais ce n'est pas sans conséquence sur l'idée que se font les nouvelles générations de l'obéissance.
Qu'en pensez-vous ? Ce constat est-il vraiment objectif ? Ils obéissent vos enfants ? (Quand ils sont en désaccord, naturellement, obéir quans on est d'accord n'est pas de l'obéissance !)
En un mot : "c'est grave docteur ?"
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !