Je ne dis pas qu'il n'y a pas un risque de radicalisation de part et d'autre, spécialement si on partait de l'idée que le contentieux était simple à résoudre. Mais je pense qu'avec le temps, les deux parties n'entretiennent plus cette illusion qui a eu longtemps cours à Rome ; et on ne peut se satisfaire de l'immobilisme à Rome et c'est hautement louable.

Le "pratique d'abord" a porté du fruit, cela se voit dans les instituts dits E.D., mais on constate aussi que cela n'a pas entamé la résolution de nos amis de la F.S.S.P.X pour autant.
Cela n'a pas non plus apporté un recul substantiel des forces négatives au sein de l'Église, même si on peut penser au songe d'Innocent III (avec la modestie requise).

Les discussions doctrinales sont à comprendre, non dans une perspective étroite limitée au statut de cette Fraternité in medio Ecclesiae, mais comme un service rendu à l'Église universelle qui souffre, à ceux/celles qui ont conscience de l'étendue de la crise, des contre-témoignages répandus partout à la surface de la terre.
Le besoin de clarification, de lever des équivoques, d'en finir avec des "pastorales" débilitantes pour le Corps mystique est réel : il n'est pas besoin d'être lié à Menzingen pour cela.

D'autre part, les discussions ont connu une première phase exploratoire ; si une deuxième phase démarre bientôt, sous une forme à définir, tant mieux.
Enfin il peut y avoir des fruits y compris dans le "pratique" : des modus vivendi ont été ratifiés avec des Églises orientales schismatiques, rappelons le. Il y a sûrement plus d'obstacles ad intra pour avancer sur ce chemin que pour ces Églises paradoxalement, du fait des larges secteurs, canoniquement dits "en communion" au sein de l'Église latine qui ne voient pas d'un bon oeil la clarification que les catholiques conséquents appellent de leurs voeux.

nb. Pour Semetipsum, Mgr Lefebvre, sans accent, a longtemps - c'est vrai - préconisé une solution "pratique", canonique. Mais le fait historique est là, incontestable, que le 6 mai 1988 il a commencé à faire machine arrière jusqu'à rompre fin juin de la même année. L'interlocuteur était le même, Joseph Ratzinger devenu pape depuis, mais le contexte de la décennie 2010 n'est pas exactement le même. Reste à voir comment maintenant et dans l'avenir son, ses successeurs interpréteront les signes des temps.

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