J'ai dit que je n'interviendrais plus sur ce sujet, ça n'est pas directement sur ce sujet, et en même temps, je ne veux pas non plus ouvrir une rubrique de carême sur une personne en particulier, ce sera plutôt des tranches de vie sympas comme "Le téléphone c'est la mort", ou "Au-delà de la civilisation" et des choses comme ça. Je ne pense pas que je vais ouvrir un sujet très grand comme "L'amour", plutôt des rubriques simples et amusantes, des situations cocasses, mais qui mises bout à bout, représente une image bucolique, un voyage où il y a souvent une touche de Divin.
Pour y arriver, je vais utiliser des personnages existants, pas en vous expliquant qui ils sont, mais en utilisant des exemples de ce qu'ils faisaient pour que hop, vous comprenez ce que je veux dire et c'est divertissant.
Mère Teresa vaudrait un sujet, mais ce serait sérieux et même si ce n'est pas ennuyeux, ce n'est vraiment dans la veine des "Rubriques de carême", plus légères et merveilleuses, comme je le souhaite.
Alors si vous avez lu tout ce gros sujet de présentation très lourd émotionnellement parce que j'ai essayé de vous faire comprendre avec des images simples pour rendre tout de même le sujet assez agréable à lire, l'idée c'était de donner une clef de lecture sans trop utiliser de termes médicaux et psychiatriques, juste avec des anecdotes et des exemples, et si j'utilise des termes psy, je donne définition et explication exacte des observations médicales de cette différence pour qu'il n'y ait pas de voile qui cache un non-dit, comme ça vous saurez d'où je suis pour les chroniques suivantes.
Mais en attendant, mère Teresa, un personne qu'un chrétien peut comprendre, est un bon exemple d'où je voulais en venir avec toute cette présentation et il vaut la peine que je l'explique ainsi avec une personne respectable, et vous verrez, c'est très basique et ça a l'air tout à fait normal quand c'est raconté par wikipédia (après je vous le résume en quelques mots) :
Wikipédia : Le 25 mai 1931 elle fait ses vœux temporaires et prend le nom de sœur Mary Teresa. Choisissant ce nom, elle veut se placer sous le patronage de Thérèse de Lisieux, religieuse carmélite française canonisée trois ans plus tôt en 1925, déclarée sainte patronne des missions, qui voulait vivre « tout par amour » et qui écrivait : « ma vocation c'est l'amour »B 3,F 18.
Enseignante à Calcutta
Après avoir travaillé quelques mois dans un dispensaire au Bengale, où elle soigne des pauvresF 19, sœur Mary Teresa enseigne à l'école de Loreto Entally à Calcutta, de 1931 à 1937A 3,F 20. Même si elle fait face à des classes de 300 élèves, sa pédagogie stricte et son service humble la rendent proche des enfants indiens qui l'appellent rapidement « Ma », ce qui signifie « Mère »F 21.
Elle prononce des vœux définitifs en Inde le 24 mai 1937. Elle est nommée en 1944 directrice des études à Sainte-Marie, école réservée aux classes sociales supérieures de Calcutta. Elle consacre une partie de son temps aux bidonvilles où elle se rend pour consoler les démunis et les malades, et pour visiter ceux qui sont hospitalisés à Nibratan SarkalF 22. Elle écrit à sa mère, et annonce probablement avec fierté sa nomination en tant que directrice. Sa mère lui répond : « Ma chère enfant, n'oublie pas que si tu es partie dans un pays si lointain, c'est pour les pauvres »F 18,F 22.
Le train vers Darjeeling : l'appel dans l'appel
Le 10 septembre 1946, au cours d'un voyage en train de Calcutta à Darjeeling où a lieu la retraite annuelle de sa communauté, elle reçoit ce qu'elle appelle « l'appel dans l'appel »E 1,F 23. Pendant qu'elle essaye de dormir : « Soudain, j'entendis avec certitude la voix de Dieu. Le message était clair : je devais sortir du couvent et aider les pauvres en vivant avec eux. C'était un ordre, un devoir, une certitude. Je savais ce que je devais faire mais je ne savais comment »F 24. Mère Teresa parle de cette journée comme étant le « jour de l'inspiration »
Est une jeune bonne soeur à Calcutta, elle donne des cours de ne je sais plus quelle branche dans une école catholique. Teresa aime passionnément Jésus-Christ, elle veut faire sa volonté, elle est absolument radicale dans son amour pour Dieu, c'est une personne faite pour l'extrême, l'absorbtion en Dieu, c'est une jeune bonne sœur et elle aime passionnément Jésus.
Jusqu'ici rien d'anormal non ?
Ou oui quand-même ? Encore plus jeune que ça, éperdument amoureuse du Christ, elle quitte l'Albanie pour un couvent à Dublin où elle va méditer et choisir un couvent de Darjeling, dans l'Himalaya, au nord de Calcutta, (c'est là où habite le Dalaï Lama depuis l'exil, mais à cette époque, Teresa a 18 ans, et il n'y a pas de Dalaï-Lama là-bas), elle va faire son noviciat. Et pour aller à Darjeling il faut passer à Calcutta, elle est choquée par la misère (et pourtant, à l'époque c'était les anglais qui commandaient et ils étaient organisés).
C'est donc une personne qui est tendue vers le Seigneur avec une telle intensité qu'elle peut entendre clairement la volonté de Dieu, comme elle le dit, et il y a des phrases flash qui restent, que j'utilise, qu'elle utilise, parce que ça nous simplifie la vie. Alors elle a tout fait juste au niveau du monde (de ce qu'il faut faire administrativement pour avoir le droit de se plonger en Dieu sans mourir de faim, donc couvent, instruction etc.), et pour le reste..., du genre : "Dieu parle et il me dit ça" ?, bien sûr l'évêque refuse, elle en est peut-être pas au stade du "on s'en fout", mais si elle entend clairement Dieu lui demander quelque chose d'impossible, eh bien elle se raccroche à une phrase flash simple comme : "Tout ce que tu fais à un de ces plus petits, c'est à moi que tu le fais", c'est basique, c'est simple, même sans argent, sans structure, sans moyens, c'est hyper-facile à faire. A Calcutta il n'y a qu'à se baisser, et tu t'imagines que c'est Jésus qui est là, dans cette situation, qu'est-ce que tu ferais à Jésus ?
Si tu as 5 roupilles tu peux lui payer en repas, mais si tu n'as pas 5 roupilles, eh bien tu t'agenouilles à hauteur de ce pauvre Jésus qui gît là, et t'essayes de voir ce qu'il ne va pas et comment lui remonter le moral (tu ne vas pas lui réciter le catéchisme, il faut juste faire avec ce que tu as, et elle n'a rien, sauf l'Amour). C'est ça qui est radical et qui est de la folie en Dieu.
Evêque ou pas evêque, des choses comme ça elle peut le faire, et comme c'est Dieu qui l'a demandé, elle le fait.
Et tout change, Dieu transforme tout et arrange les choses avec l'Evêque par des moyens qui Lui sont propres, et la seule chose qui l'intéresse à elle, c'est de faire ce que lui a dit Dieu. Et ensuite elle perd des centaines de milliers de dollars parce que lorsque les gens voient ces bonnes soeurs aider, ils croient qu'il y a une association de Mère Teresa, mais c'était déjà compliqué de lui faire ouvrir un compte en banque personnel, alors une association-congrégation etc., c'est très compliqué pour elle, elle ne peut pas encaisser les chèques parce qu'il faut qu'ils soient en son nom propre et pas au nom d'une association "Mère Teresa", alors elle se fait coatcher par un curé qui est fasciné par ce que fait Mère Teresa, il s'occupe des trucs chiants (administratif/fabriquer une congrégation), mère Teresa a une idée simple : on y va on fait comme ça et on verra (et lui s'occupe des détails, fioritures).
Pour aller chercher son Nobel à Oslo pareil, pas question de dépenser des milliers de dollars pour prendre l'avion, elle va à l'aéroport de Calcuta avec deux bonnes sœurs, va au guichet de la compagnie aérienne et demande si elle peuvent prendre un avion pour Oslo. Mais gratuitement... La bonne femme derrière le guichet est sidérée (la folie en Dieu), parce que non, elle ne peut pas offrir 3 places gratuites. C'est une employée, elle ne peut pas émettre trois billets gratuitement. Mais tout à coup arrive le directeur de la compagnie en passant par là, et il est heureux : "Ahhh, mère Teresa, vous vous souvenez de moi ?" Elle le regarde, elle le reconnait (c'était un de ses élèves lorsqu'elle donnait des cours), ils sont contents de se retrouver, lui a bien réussi et ce que fait mère Teresa pour les misérables c'est formidable, et bien sûr qu'il y a trois places gratuites pour Oslo, et même en première, c'est lui qui offre et ça lui fait plaisir, quand elle veut elle peut prendre l'avion.
Voilà, c'est radical, c'est essentiel : Dieu !, et pour les détails, si elle fait ce que Dieu lui a demandé, eh bien c'est déjà une grosse implication d'Amour, de travail, et tout ça très émotionnel quand-même, alors pour les détails de savoir quoi et comment, il n'y a pas de soucis, Dieu s'en occupe :
- argent/congrégation/administration : le curé
- Voyages onéreux (en avion), billets d'avion gratuit à vie direct, ça évitera de chercher une astuce à chaque fois. Voilà, Dieu se débrouille.
Aujourd'hui, si quelqu'un qui a l'air équilibré (mère Teresa à l'air et la chanson, moi j'ai l'air mais sans doute plus destroy), mais si quelqu'un d'équilibré dit et maintient ça, sans qu'il n'ait fait quelque chose de particulier pour prouver que c'est vrai, (et si elle a entendu clairement ça devient viscéral, donc obsessionnel), et qu'on te mets des bâtons dans les roues comme l'évêque, eh bien elle est tout de même obligée d’obéir et elle fait ce qu'elle peut sans trop fâcher la hiérarchie (elle n'était peut-être pas au stade de : On s'en fout !), mais elle a tout de même dû obéir à Dieu et Il s'est occupé du reste.
Si aujourd'hui, quelqu'un qui semble équilibré mais qui vit intérieurement de grands mouvements d'émotions ou de transport, dit et maintient qu'il a entendu Dieu, à la fin, en général on fini quand-même dans un asile.
On peut percevoir le désir de Dieu, ce n'est pas clair, on sait la direction, mais on a pas le mode d'emploi, alors on veut faire trop vite trop grand et on se fracasse, et on raconte nos histoires au psy.
Alors si on veut la méthode, là il faut vraiment prier, se plonger complètement en Dieu, et quelque chose de clair jaillit.
- Je suis là ! (elle voit un misérable, elle sait que c'est Lui, Dieu, donc la méthode est simple, c'est cela que veut Dieu, qu'elle s'occupe de Lui, ça c'est radical, c'est du boulot, de l'implication, parce que même si elle n'a rien, Dieu voit qu'elle fait bien ce qu'Il lui a demandé, et là il va lui donner d'autres moyens, mais l'esprit reste le même : On s'occupe de Dieu).
Pareil pour moi, l'existence est en une tension totale, il y a comme une sorte de radicalité, même dans le péché, c'est très dur de vivre à ce niveau d'intensité parce que ça demande beaucoup d'énergie, de doutes, de détresse, on cherche à comprendre Dieu, et on veut même l'entendre parce qu'on sait qu'il peut s'exprimer parfaitement clairement. Mais pour l'entendre, sur une question totalement existentielle très importante (que veut Dieu ? Que je me marie ou que j'aille me perdre comme ermite au fond de la forêt amazonienne ?) Pour avoir une réponse pareille qui va impliquer toute ma vie (au début je ne voulais plus entendre parler de bonnes femmes, retourner au Brésil tout au nord, dans cette radicalité du don total, la perte en Dieu. Comment manger ? - secondaire...)
15 jours de retraite de discernement dans ce couvent Argentin, seul retraitant avec un père directeur de retraite, il faut se dépouiller totalement, de toutes ses propres envies, de tout ce que l'on pense ou qu'on veut. On se rend malléable à Dieu, et c'est extrêmement dur, car après 15 jours, je suis totalement dépouillé, je ne veux plus rien du tout, Dieu m'a complètement vidé, et Il m'a emmené exactement là où il veut pour qu'il puisse me parler et me montrer, il fallait que je sois totalement abandonné. J'ai pensé que je pouvais poser la question, j'étais calme et en paix, vidé de tout, ça a duré 15 jours pour en arriver là, je pose la question et rien. Il est deux heures de l'après-midi, je ne suis pas encore assez vierge (papier blanc) pour voir, alors il faut 12 heures de prières et d'abandon supplémentaire, non-stop, et à deux heures du matin, là dans cette église, Dieu réponds. C'est clair, c'est net, et je sais que cette image, c'est Dieu qui l'a fabriquée et pas moi, une magnifique image totalement débordante d'émotions qui éclate et c'est magnifique, je peux m'y perdre dedans et ressentir des émotions grandioses (en l’occurrence, le jour de mon mariage, dans l'église, mais je vois la mariée de dos, et donc avec la robe et la coiffe je ne sais pas qui c'est), la seule chose que je sais c'est que je l'aime tellement, c'est tellement beau et tout est beau, il y a toute ma famille, tout le monde est heureux). Là, Dieu a parlé.
Le directeur spirituel m'a dit le lendemain qu'il n'avait jamais vu un type se torturer autant pour une retraite de discernement qu'il donne en général en 5 jours à des jeunes et qui repartent de là en sifflotant.
Mais pour quelqu'un qui maintient avoir entendu Dieu, le bon père m'a dit : "Bon, alors tu sais ce qu'il te reste à faire ? Si ça avait été religieux, je t'aurais conseillé d'aller voir différents ordres religieux pour que tu puisses comprendre les différences, mais là, eh bien c'est clair, David, à partir de maintenant c'est simple : c'est toutes antennes dehors et tu pars à la chasse ! Allez, sort de ce couvent, va te balader."
Et tout est toujours en tension, parce que ça devient mon seul objectif, l'annexe, le travail et l'argent j'en ai besoin, donc je peux travailler, mais je scanne chaque jeune fille avec un seul critère : Le beau (vital pour moi).
Pour le truc des bains thermeaux non, une question pareille n'est pas fondamentalement existentielle, tout va bien je suis content, c'est juste que ces histoires de carême m'emmerdent, je ne réussi jamais, ça m'énerve et je fini par abandonner, je ne sais pas quoi faire, et je me dis : Et si je demandais à Dieu ? Il a des idées pour des choses comme ça aussi, sûrement. Donc ça n'implique pas tellement d'abandon, si ça ne vient pas ce n'est pas grave, je ne ferai pas de carême. Je vois ça, Il me dit ça, je peux écrire mais je ne sais pas quoi en faire ? Un blog anonyme (essayé pendant une heure et incapable), bon, si Xa accepte, je mets là, je fais mon carême, c'est écrit c'est visible, si ça tombe dans les abysses du forum ... on s'en fout ! C'est juste mon carême.
Voilà, je ne sais pas si mère Teresa avait réellement un grain, mais je sais ce que cela implique, cette radicalité, et si les gens de l'extérieur parlent de nuit de la foi ou qu'elle a perdu la foi, c'est qu'ils ne comprennent pas cette tension qui sous-tend cette radicalité. Et si en plus elle a réellement un déséquilibre comme moi, je ne sais pas, mais oui, là il y a des tentations et des choses terribles qui se passent à l'intérieur.
Voilà, ce n'est pas un sujet ou une petite chronique amusante ce sujet finalement, ce très long sujet ne s'adresse à personne en particulier et n'attends pas de réponses, c'est juste une clef pour celui qui serait intéressé, comprendre les chroniques, comment peut-on simplifier à ce point quelque chose de compliquer (créer un ordre religieux qui va s'étendre sur 120 pays avec une dizaine de milliers de sœurs pour aider les misérables). Personne n'arrive à faire ça s'il n'est pas basique, et le basique, c'est de faire ce que Dieu veut, et c'est toujours assez simple, mais si on le fait, Lui s'occupera du reste. Donc ici c'est simple, c'est juste mon carême, il m'a dit d'écrire, ça a été prenant émotionnellement sur ce sujet, oui, ça a été assez dur, pour les autres je vais être plus léger, ce sera plus facile pour moi. Dieu n'a pas dit quoi ni rien, juste : Ecris (la seule chose de plus que je sais, c'est qu'Il souhaiterai que se soit accessible à d'autres en lecture, pas juste écrire des fichiers et enregistrer dans mes documents).
Donc merci Xa pour l'espace ;-)