La question de la curieuse renonciation de Benoît XVI de 2013 n'a pas été véritablement éclaircie et le décès du Pontife émérite conduira, peut-être, à plus de clarté dans les années qui viennent.
J'avais à l'époque émis de sérieux doutes sur la version officielle et je n'étais pas le seul : Philippe Levillain avait fait part de sa perplexité et quelques autres.
En 2013, les nécrologies étaient prêtes et le décès du 31 décembre 2022 était annoncé comme imminent il y a 10 ans...
L'ironie de l'histoire aura voulu que Benoît XVI ait été pape émérite plus longtemps que pape en fonction. Tout ce qu'on a vu et lu du Pontife après sa résignation démontre qu'il avait toutes ses facultés plusieurs années après son départ. L'argument officiel de 2013 était manifestement faux et il n'est pas besoin d'être médecin ni d'avoir son dossier médical pour en juger : les faits sont là.
J'ai toujours insisté sur la renoncement progressif de Benoît XVI au programme que tous y compris La Croix attendaient en 2005.
Atermoiements, temporisation malheureuse et finalement capitulation en rase campagne : je pourrais résumer ainsi la ligne dominante du pontificat. Le dol n'est pas à chercher en 2013 mais sur le parcours 2005-2013.
Il a fallu deux ans avant d'avoir S.P. - grâce soit rendu à Dieu et au Pontife pour le texte - alors que le cardinal Ratzinger avait été au coeur du dossier depuis au moins 1983. Encore 4 ans pour l'Instruction de 2011 qui clarifiait certains points et pas tous.
En liturgie ce fut pratiquement tout sauf quelques retouches de traduction. Point de "réforme de la réforme" tant escomptée et théorisée par ... Joseph Ratzinger dans plusieurs livres et conférences.
Pire c'est connu, la politique ce sont les hommes et les femmes le cas échéant dans l'Église que l'on choisit. On sait combien ceux de Benoît XVI n'ont pas été à la hauteur et plusieurs figures (Braz de Aviz, Paglia, Roche ...) du pontificat actuel viennent en héritage de Benoît XVI.
S'il y a "dol" le plus grave est là. Pour un Curialiste chevronné, tant d'erreurs sont étonnantes : il en a fait autant que Trump qui a l'art de s'appuyer sur des judas et autres RINOs (ses Brutus) mais Trump en 2017 est un complet novice en politique. L'excuse ne vaut pas pour l'élu de 2005.
L'abandon a été manifeste en 2012 mais déjà le cas de Mgr Ranjith nommé secrétaire de la Congrégation du Culte divin mais jamais préfet puis renvoyé en 2009 à Sri Lanka (avec le chapeau rouge en 2010 certes) était une résignation en soi.
Velléité aussi quant à l'encadrement du dialogue interreligieux mais abandon en cours de route.
Le ratage complet de la réconciliation espérée avec la FSSPX en 2012 est entièrement imputable à Rome et au Pape.
Bref la promesse des fleurs en 2005 ne s'est pas traduite par une belle récolte de fruits, quelques uns par ci par là.
L'ensemble du pontificat a été entravé, ralenti, torpillé de l'intérieur et cela va très au-delà de la personne et du caractère à la Louis XVI de Benoît XVI : bon et hésitant.
L'important que l'histoire aura à mettre au jour, c'est ce sabotage interne à la Curie, au Sacré Collège et à certains épiscopats notamment. Comme on voit émerger les multiples entraves qui ont frappé la présidence Trump de 2017 à 2021 : Spygate fabriqué par le FBI et la CIA, la mauvaise farce de la collusion avec la Russie, les élections volées en 2020 et tous ceux qui autour du président n'avaient de cesse de le trahir (le Vice-président, Bill Barr, Bolton etc.).
Les archives secrètes de la CIA finalement rendues publiques fin 2022 avec décision de justice ont montré que l'agence a fortement trempé dans l'assassinat du président Kennedy en 1962.
Le cardinal Danneels avait dans l'euphorie révélé les actions de la "mafia de Saint-Gall", tout n'est pas clair dans Vatileaks qui démarre peu avant la résignation ...Pourquoi le revirement pontifical en quelques mois en 2012 entre un accord prêt à signer avec Mgr Fellay et le rejet lors de sa visite à Rome ?
Espérons que les manoeuvres et intrigues qui ont eu lieu entre 2005 et 2013 seront pleinement dévoilées avant ... 60 ans.
Au fond Benoît XVI a-t-il résigné sa charge parce que de facto il ne pouvait plus gouverner la barque de Pierre non en raison de sa santé mais des résistances de plus en plus vives que l'appareil néo-catholique lui opposait en bloquant son désir de réformer vraiment l'Église post-conciliaire pour la ramener dans le droit chemin de l'herméneutique de la réforme dans la continuité avec la Tradition ?
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