Vous avez raison, j'y suis allé un peu fort, au risque d'être parfois amphigourique. Mais n'avais je pas dis dans mon message de présentation que j'étais passionné de philosophie =) ?
Pour le néologisme antéréellement, du préfixe du latin ante qui veut dire avant, il signifie l’antécédence et l’antériorité de l'élément dans lequel est pris la pensée pour pouvoir être pensée.
Si la pensée peut prendre du champ par rapport à tout le donné, à tout le créé, se placer elle-même infiniment par rapport à tout l’espace du donné et du créé, c’est parce qu’elle est inscrite elle-même en une instance qui l’excepte de ce qui se présente à ses regards ; elle est précisément inscrite en cette instance de transcendance pure, elle se tient debout, dans le cœur même du Transcendant dont elle est l’image et qui lui rend possible de porter quelque chose de l’ampleur du regard qu’il porte Lui-même sur les choses.
Dieu tient donc le fond de l’esprit de l’homme dans la propre Hauteur de Sa Gloire, ce pour quoi la pensée est cette synopsie de transcendance dont le pouvoir réflexif n’a pas de limites.
Notre pensée repose sur l’assise d’infinité qui la joint à cette Transcendance d’où elle tire sa capacité fractale et réflexive d’infinie rétrocession, sa liberté.
Il y a une pré-Incarnation de la Trinité par la présence du Verbe à l’âme qui est fondamentale et constitutive, et qui est la possibilisation, en tout point, de la conscience humaine, qui est la possibilisation, en tout point, de la réflexivité de l’être-réflexif. Le Principe franchit sa Différence infinie pour nous transmettre son image (la réflexivité, la liberté) en prononçant notre âme.
Donc par la pensée, l’homme est indéfectiblement et antéréellement relié à Dieu.
On trouvera des développements plus complets, pour ceux que ça intéresse, dans les traités philosophiques de Maxence Caron.
Ce que j'ai essayé de faire comprendre dans mes messages sur la solitude et notre rapport au prochain, c'est que si Dieu est infiniment Différent de tout ce qu'il créer, si c'est une Substance radicalement exogène à tout ; si nous sommes faits à l'image de Dieu, si nous sommes dans le monde sans être du monde, si nous sommes marqués du sceau de la même rupture ontologique par rapport à tout ce qui se présente à nos regards, il va de soi que notre rapport au prochain doit être marqué lui-même de cette Différence, doit être un rapport différentialiste (c'est en ce sens qu'il faut comprendre la solitude), doit être un rapport qui met en lumière d'une part la dimension de notre âme reliée antéprédicativement à Dieu, et d'autre part un rapport qui aide, soutient, facilite l'acte d'y habiter et d'y demeurer. L'autre n’apparaît jamais dans son humanité seule, mais dans l’essence que le Transcendant fait luire mystérieuse en lui. Et on ne peut pas opposer ce rapport-là au prochain, avec toutes les relations affectives, d'aide matériel, de soutien moral, etc. qu'on peut nouer avec lui, bien au contraire !
J'espère avoir été plus clair dans ce message.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !