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Le livre très sérieux est de Bertrand Le Gendre
par JVJ 2022-12-04 18:54:58
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Ancien rédacteur en chef au Monde, biographe de Flaubert, Bourguiba, plusieurs livres sur De Gaulle et sur l'Algérie.

Petit livre de 2021 qui se lit en une heure.

Cet homme est passé mardi sur RTL à l'Heure du crime (ré-entendable en allant sur le site).

Il y a évidemment des choses qui ne s'y trouvent pas, comme la bonne mort dont vous parlez, que j'espère et que j'imagine.
Le passage sur la levée du célibat par Paul VI qu'il fallut demander est aussi trop furtif.
Il se trouve une référence à Trente (sur les enfants de prêtres !) qui ne trouve pas son correct pendant en note. J'ai même dû chercher en vain le passage dans une traduction de Trente...

Un seul curé suspectait déjà ce prêtre de coucher avec des jeunes femmes (et même sans aller jusque dans un lit), mais le doyen puis le vicaire général archidiacre n'ont pas fait leur travail.
Il est troublant de voir les dépositions de plusieurs curés, qui tous avaient entre 40 et 55 ans...

L'auteur, en journaliste honnête, fait le tri entre ceux qui inventèrent et brodèrent comme Pottecher (empêché par son patron d'y aller pour ne pas salir l'Eglise !). Claude Lanzmann assista au procès qui dura 10 heures (seulement !). Colossimo et Jouhandeau ont aussi relayé des faits que l'instruction n'a jamais établi.
L'auteur a eu accès aux photos (un archiviste d'archives départementales a cela aussi sur ses rayons...).

On regrette aussi que le Nachleben de ce crime ne soit pas davantage traité car le bref passage du Bloc-notes de Mauriac n'est pas compréhensible.
Le mauvais bouquin de Raspail est cité en biblio, sans dire sous quel angle ce roman traita l'ancien prêtre.

L'aumônier général des prisons Jean Rhodain lui donne du Monsieur l'abbé alors qu'il n'est plus prêtre...
Outre Kergonan, En Calcat et Sept-Fons étaient partants pour l'accueillir. On ne sait comment le démarchage se faisait...

Un mot du condamné à un journaliste du Nouveau détective, s'il est vrai (si !), rapporte à Plouharnel (que je connais bien !) : "si le concile avait eu lieu avant 1956, rien ne serait arrivé".
Fichtre !
Il lui aurait aussi dit quelque chose qui est typique des catholiques d'alors (pourquoi pas, mais cela peut aussi aller très loin...) : "les autorités ecclésiastiques m'ont imposé le devoir de conscience de ne plus chercher à comprendre".
Ceux qui sont hors d'une forma mentis d'une certaine Eglise ne peuvent évidemment entrer dans ce genre de raisonnement. Et je ne les comprendrais...

Je me suis permis cette incise qui faisait allusion à une émission que j'avais dit avoir entendue ce mardi et à ma lecture d'hier (une heure !), pour bien expliquer à ceux qui seraient tentés de faire des raccourcis : ce n'est pas le concile qui a créé des curés prédateurs et criminels.
Le procureur demandait la guillottine, et la composition des jurés explique(rait) les circonstances atténuantes (des hommes probablement tous catholiques pratiquants).
L'auteur fait de Nancy une seconde Vendée.
Sauf le respect que je dois à mes amis nancéens et à des lieux que je connais bien, je ne vois pas trop ce qui l'autorise à dire cela.

Je ne sais si le cardinal Tisserant s'est prononcé sur ce curé, peut-être dans sa correspondance privée à la quelle accéda E. Fouilloux pour rédiger son exceptionnelle biographie.

J'ai plaint le curé qui a succédé sur le champ au criminel.
L'évêque de Nancy et Toul a demandé le jour de l'ouverture du procès de jeûner, de faire pénitence et de faire adoration (impensable de nos jours), avec interdiction de prêcher.
Le nouveau curé d'Uruffe a tout de même dit trois mots.
On admire la famille qui est resté catholique.
L'enfant et la mère reposent dans le même cercueil.
Le curé, devant les gendarmes, avait recouvert le corps de la femme d'une vieille soutane qui était dans son coffre.
Il avait une gouvernante de plus de 70 ans.

Il est aussi question d'un précédent enfant dans sa même paroisse. Le curé est allé jusqu'à le faire passer pour l'enfant d'un tiers. La mère dut l'abandonner dans la Drôme (de mémoire, je ne lève pas pour vérifier). Cela a alerté le curé de ce lieu qui est entré en contact avec l'évêché de Nancy (est-ce à dire qu'on savait la pratique courante ?!... tiens tiens). Obligation fut pour la jeune maman d'abandonner l'enfant qui dut prendre une autre identité.

Réduction à l'état laïque le 6 mai 1958 (le double crime eut lieu le 3 décembre 1956 : époque où l'Eglise, pourtant plus occupée avec des curés partout, savait prendre les choses en main, quand je compare aux procès dont parle Y. Chiron engagé depuis 2006 pour le fondateur des chanoines de Lagrasse... diffamation !).
Or Desnoyers voulut dire la messe parfois en prison...
Et au moment où il en est sorti, il était sur le point de faire sa vie avec une veuve avec ses quatre enfants dont deux jeunes adolescentes...

En 1978, quand Paul VI lui lève son célibat (truc à creuser), une note confidentielle de l'évêché (adressée à qui ? aux doyens ?) et conservée au CNAEF (qui a bien voulu ouvrir ses portes), dit bien qu'il ne faut pas le faire savoir pour ne pas mettre une pièce dans la machine...

Le journaliste cite partie de l'acte de décès de Desnoyers à l'abbaye en 2010. Etrange, car en principe, le maire doit observer un délai de cent ans pour en donner la consultation (même si le secrétaire de mairie et tout conseiller peuvent aller le lire...).

L'évêque Pirolley voulait aussi absolument que le procès se fasse à huis clos. Finalement, ce ne fut le cas que pendant deux heures pour la déposition des mineurs. Sur dix heures bien rapides...
Il craignait des paroles inconsidérées de ce cinglé (ceux qui m'en voudraient d'appeler cet homme comme tel 1 n'avaient qu'à ne pas me lire si loin en bon voyeur qu'ils sont 2 feraient bien de prendre conscience que Guy Desnoyers n'est pas mort prêtre et qu'il a commis quelque chose qu'on croise une fois tous les siècles dans les annales du clergé).

Le successeur du criminel à Uruffe soupçonnait aussi son confrère d'avoir été incestueux avec sa soeur, faible d'esprit, pour deux enfants.

Régine avait 19 ans et son enfant a eu aussi un prénom (que j'ai oublié).

J'entends d'ici des personnes inverser la responsabilité (et il se peut que j'entende cela encore chez de vieilles personnes que je connais bien, ce qui me met dans un état de colère dont elles se souviennent) : ces filles ont provoqué ce curé de 37 ans, elles n'avaient qu'à s'habiller autrement, etc.
Quand on est vieille (ou repoussante) près du feu, on se remet mal d'avoir perdu toutes ses pétales ou de n'en avoir jamais eu...
Si un enfant est agressé par un adulte, c'est de la faute à l'enfant ?

C'est le même niveau de saloperie dont Iraniens et islamistes servent pour cacher jusqu'aux cheveux des femmes.
Si une femme se fait violer, c'est de sa faute.

Il fut un temps, avant le concile, où une fille dénoncée par une autre d'avoir embrassé un garçon sur la bouche, se voyait trainer dans la rue par les cheveux pour attirer le public, et était frotté par des orties (il s'en trouve souvent en campagne en été...) sur le ventre et les cuisses. La fille avait déshonoré la famille (tandis que ses frères, eux, pouvaient lutiner...).
Cela se faisait dans de bonnes familles pratiquantes et ce n'est pas une invention du XXe s. Au XVe s., les filles d'évêques devenaient abbesses, et les fils d'évêques étaient légitimés par le roi ou le pape, avant de recevoir indults qui leur permettrait de diriger abbayes et diocèses (au pluriel).

Des hôpitaux ruraux accueillaient aussi des filles soudainement malades pendant cinq ou six mois, avant d'abandonner l'enfant. Cela concernait les meilleures familles. Les sage-femmes ont toujours été d'une parfaite discrétion. Si l'enfant mourrait à la naissance, ce n'était pas plus mal. Un beau mariage en blanc se ferait quelques années plus tard à l'église (Simenon en parle de temps à autre).

Dois-je reparler des orphelinats irlandais tenus par des religieuses d'avant le concile ? Les archéologies et les anthropologues ont compté et daté l'âge des petits squelettes lancés dans des latrines destinées à cet usage.

Ma voisine octogénaire la semaine dernière m'a encore parlé des fameuses Soeurs du Bon Pasteur de Besançon dont elle se souvient encore avec dégoût (crime d'avoir été enceinte à 16 ans). Repasser le linge sept à huit heures par jour sans être payée, mendier avec les soeurs les légumes et les fruits à la fin du marché pour pouvoir manger, ne plus revoir ses parents. Les filles avaient droit à des sermons tous les soirs, par une Soeur, où des promesses de damnation ne faisaient plus aucun effet. Elle a fugué plusieurs fois. Je dois être la seule personne qui parle à cette dame en déambulateur et qui je n'ai jamais caché ma foi. Elle est devenue protestante en grandissant.
Et après, il faudrait qu'on nous parle du Doux Enfant-Jésus de Prague !?

Entre ce curé d'Uruffe et un autre curé cinglé qui se prenait pour Clément XV (curé au diocèse de Nancy avant le concile...), le diocèse de Nancy a eu quelques occasions de vérifier l'institution divine de l'Eglise !...

A moins que mon lecteur ne soit mythomane ou irrationnel, je n'ai pas écrit que tous les clercs du diocèse de Nancy avant le concile étaient des criminels et des cinglés (à toute fin utile pour les apologètes chut-chut).

Pour compenser, je recommande les deux livres du chanoine Jean Popot ! Aumônier de la prison de Fresnes à la Libération, qui finira curé de La Madeleine. J'ai trouvé cela il y a longtemps grâce à amazon.
Mémoires poignants et curé qui n'a pas aimé les applications brutales de Vatican II.

En regardant les 8e de finale, je me demandais si le Saint-Siège avait envoyé un représentant épiscopal au Qatar... Histoire de meubler le temps de ceux qui n'ont rien à faire, comme ce sera le cas pour ces misérables J.O. qui vont nous coûter cher, défigurer Paris, occuper les forces de l'ordre pendant des mois sans garantir les crimes, les vols et les attentats d'une certaine religion.

     

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