Le pape a dû prendre des cours de M. Macron, disant une chose et son contraire le lendemain.
Un président qui parle de souveraineté européenne et qui a été réélu, ne parle plus de manière rationnelle (il y en a aussi dans l'Eglise bien traditionnelle...).
Devant des curés de 80 ans en soutane, François leur dira qu'ils ont tenu bon (tout en les engueulant comme cet automne lorsqu'il rencontra - fort rarement - les séminaristes de son diocèse).
Devant des jésuites en jogging et des religieuses avides de mitre, il leur dira que l'Eglise doit être bousculée par eux et qu'il les invite à y mettre le feu.
Les textes, à moins d'être lus par des canonistes ou philosophes, n'engagent que ceux qui les promulguent.
On peut supprimer le chômage ou le mot race de la constitution, faire une loi pour l'extinction du paupérisme à partir de 22 h...
Je parle souvent du directoire sur les habits ecclésiastiques donné à quelques heures de la renonciation de Benoît XVI.
Si quelqu'un a vu le début du commencement d'une lecture dans les évêchés... J'ai eu d'excellents amis curés en civil, ce n'est pas le problème. Mais ce texte ayant été publié in extremis, il y a bien quelqu'un qui espérait en faire quelque chose ?
Les conciles peuvent dire ce qu'ils veulent, leur application, pour Vatican II comme pour Trente et tout ce que vous voulez, est une autre chose.
On le sait fort bien pour Latran IV, mais lire est fatigant quand on pense cerner un problème... L'histoire comparée permet de ne pas tomber dans le simplisme ou le mouvement amish (les mennonites se transportaient peut-être en calèche au XVIe s. ?!).
Nicée I n'est pas venu tout d'un coup des arianistes et crypto-arianistes. C'est même, n'en déplaise, la première fois où des évêques définissent ensemble, sous l'autorité d'un empereur sans doute pas encore baptisé, des articles de foi, à la demande d'icelui. L'évêque de Rome n'était alors rien, un successeur de Pierre, comme il y avait d'autres successeurs d'apôtres sur de rares sièges (message à ceux qui pensent qu'historiquement, Mgr Gaillot successeur des Apôtres ne conduit pas à rire. Mgr Lefebvre devrait se vanter d'avoir été ordonné par Liénart par qui la révolution est arrivée, fichtre !).
Le credo en français récité pieusement depuis 60 ans "de même nature" était une hérésie, qu'un prof de faculté apprend à ses étudiants dès la première année en histoire du christianisme primitif, en leur expliquant les mots grecs. Eh bien cela s'est fait. Et qu'on ne me dise pas que le Fiolioque est à mettre au crédit d'une Eglise traditionnelle qui a le droit d'amender des articles de Foi établis par un concile oecuménique. On peut peut-être aussi ajouter au Credo que Marie est d'Immaculée Conception, puisqu'il paraît que c'est déductible de la Bible (il faudra le dire aux Dominicains universitaires de la fin du XIVe s. et à Thomas d'Aquin...).
J'indique ici, sauf pour Luc Perrin, un (excellent) compte rendu pour ceux qui ne veulent pas lire l'anglais et des livres à 150 euros.
G. Melville et J. Helmrath éd., The fourth Lateran council. Institutional reform and spiritual renewal, éd. Didymos-Verlag, 2017 : Revue d’Histoire de l’Église de France, t. 106, 2020, p. 384-385.
Le cardinal Sarah, une fois encore, était aux manettes en liturgie. Qu'a-t-il fait en dehors de ses visites amicales en des lieux très confortables ? Rien.
A-t-il exigé sous Benoît XVI, avec le préfet chargé des séminaires, que ceux-ci passent autant de temps à expliquer et apprendre la messe de St-Pie V que l'autre ? Non.
Quitte à voir une levée de boucliers ou le même silence poli que 80 % des évêques français à la réception de SP, le cardinal aurait pu essayer. Quitte à écrire ses livres une fois la retraite acquise.
Beaucoup, dans l'Eglise et plus encore dehors, pensent que depuis Vatican I (et même avant...), le pape est infaillible et engage l'Eglise.
C'est un dosage plus subtil.
On a eu des papes, à toutes les époques, qui racontaient des bêtises, même de bonne foi, sur des sujets fort sérieux. Je pense à Jean XXII au sujet de la vision béatifique des âmes. Pauvre pape. Je ne suis jamais venu à bout de ce gros livre, d'un catholique fort assidu autrefois à la messe matinale de l'abbé Bourland, dans la crypte St-André, à St-Michel de Dijon.
Cela suppose que je maîtrise le vocabulaire et la biblio philosophiques de cette époque, ce qui n'est pas le cas.
Je vous livre ce compte rendu d'un médiéviste qui émarge à l'Université (sic) zapatiste outre-Atlantique, adorateur du sous-commandant Marcos. Véridique. Spécialiste d'histoire de l'art médiéval et de philosophie médiévale.
Pour comprendre cela, il faut aussi se dire qu'il n'existait pas de catéchisme universel à avaler. La théologie n'est pas un bloc de béton, ni la philosophie. Un évêque sectaire de Paris fit brûler Aristote au XIIIe s., mais ce dernier était lu avant et après lui. Il est regrettable qu'aujourd'hui encore, des catholiques pensent que si un adolescent lit Gide au lycée, il va devenir homosexuel. Lisez la Symphonie pastorale, vous verrez ce qu'est un pasteur marié suisse qui tombe amoureux à son corps défendant d'une demoiselle aveugle. C'est magnifique et très subtil. Mieux écrit que Céline. Et c'est un roman. Catégorie qui échappe à certains confesseurs (qui à mon avis doivent avoir leur enfer dans un placard non-scellé...). Je préfère lire Montherlant ou Roger Peyreffite pour lire du Français, plutôt que les synodes ou les auteurs à tisane façon Bobin.
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