Pour faire suite à un récent débat sur l'affaire Santier et sur la place de la crainte du jugement et de l'enfer dans la pastorale catholique contemporaine, je voudrais aborder avec vous une question complémentaire.

Les experts me contrediront ou me compléteront.

Je me trompe peut-être mais il me semble qu'au cœur de la foi catholique se trouvent la perspective du jugement et celle de la vie éternelle et de notre entrée au Ciel après la mort. Entrée qui n'est jamais garantie d'avance.

C'est dans cette perspective qu'il faut placer la question du salut des âmes comme la mission fondamentale de l'église.

Mon sentiment (peut-être simpliste) est qu'une large partie du clergé ordinaire contemporain néglige cette finalité et se préoccupe de questions qui ne sont pas nécessairement marginales mais qui sont plus des moyens que des fins.

Je m'explique : si la fin est le salut des armes, la charité est plus exactement les actes de charité sont des moyens qui nous permettent de gagner notre salut comme la fréquentation des sacrements le sont également.

Or me semble qu'à la différence du clergé traditionnel, une partie du clergé ordinaire oublie ce caractère de moyen et tendrait à transformer ces moyens en finalité autonome. j'ai souvent entendu des prêtres ordinaires ou des journalistes catholiques expliquer que le but du chrétien était de changer le monde dans lequel nous vivions. Évidemment on peut comprendre ça de manière implicite : cette transformation a pour but de réduire le champ du péché dans notre monde et d'étendre le champ de la foi et de la charité pour faciliter notre salut et celui de nos frères. Mais on peut le comprendre aussi différemment : le salut n'est plus un sujet car l'accès au ciel nous est garanti. Dès lors les actes de charité deviennent des finalités en elles-mêmes. Il nous faut lutter contre le réchauffement climatique (aujourd'hui) contre la faim dans le monde ou pour la paix universelle (ça c'était hier quand les communistes dictaient leur agenda).

Bref, si tant de prêtres et même certains évêques se laissent aller à des péchés scandaleux c est qu'ils ne font plus du salut des âmes l axe de leur ministère- et ne se préoccupent pas même plus du salut de leur âme.

Je vous invite à débattre de ces brèves considérations personnelles.

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