... que dans des stratégies étayées et intentionnelles. On est plus dans la navigation brouillonne, mais désastreuse, que dans une maneouvre échelonnée où tout serait construit et cohérent. Si François était aussi construit, pourquoi prendre le soin de ménager une très forte exception avec le risque d'installer - à terme - un système de dérogations. La logique "rochienne" eût été de continuer dans la logique non seulement du MP, mais des Dubia. Or le décret constitue une entaille, nonobstant le fait qu'il ne tienne qu'aux bonnes grâces du Pape. Au passage, l'exception accordée à la FSSP me rappelle le statut de la messe traditionnelle de 2002 dans l'administration apostolique de Campos avant le Motu Proprio de Benoît XVI de 2007: une exception plus large, car étendue à un groupe. C'est bien ce qui est arrivé à un institut traditionnel.
François établit une exception, une forte exception, à son interdiction parce qu'il sait qu'il déçoit et que son Motu Proprio a eu l'effet d'un coup de massue. C'est dans ce sens que son décret in favorem, dont on peut espérer qu'il sera étendu, doit être compris, mais pour rassurer les tenants du Motu Proprio qui, de fait, sont désavoués, il faut aussi les rassurer. D'où cette exception à l'exception, qui prend des mots prudents et qui emploie des termes ne suggérant pas d'obligation: "dans la mesure du possible" et "suggère". Il est rare que les décisions publiques politiques échappent à cette loi des impératifs contradictoires.
Le Pape est dans ces lignes de frontières, sismiques, mais il veut aussi rester celui qui n'est pas lié par un système, fût-il dans sa doxa. Ce système, c'est aussi le risque d'une "Eglise de la loi" et de l'auto-référentialité avec une orthodoxie bergoglienne qui risque de tomber dans les mêmes travers qu'elle dénonce: étroitesse, suspicion, esprit de cour, etc.
Dans cette navigation à vue, qui n'est pas pour autant dénuée d'intentions hostiles, il faut aussi raisonner en fonction des tendances qui pèsent à Rome, dans l'Eglise et qui forcément affectent le Pape. François est à l'intersection de ces lignes de fracture. Il n'est plus une personne individuelle, mais le réceptacle qui se fraye un chemin entre ces tendances contradictoires et certainement conflictuelles.
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