ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR
Les Saints Rois Mages
Litanies des trois Saints Rois Mages
ÉPIPHANIE Sur les Rois Mages du Saint Curé d'Ars
idimus stellam ejus, et venimus adorare eum.
Nous avons vu son étoile, et nous sommes venus l'adorer. (S. Matth, II, 2. )
Jour heureux pour noua M. F., jour à jamais mémorable, où la Miséricorde du Sauveur nous a tirés des ténèbres de l'idolâtrie pour nous appeler à la connaissance de la foi, dans la personne des Mages, qui viennent de l'Orient adorer et reconnaître le Messie pour leur Dieu et leur Sauveur en notre nom. Oui, M. F., ils sont nos pères et nos modèles dans la foi. Heureux si nous sommes fidèles à les imiter et à les suivre ! Oh ! s'écriait avec des transports d'amour et de reconnaissance saint Léon, pape : « Anges de la cité céleste, prêtez-nous vos flammes d'amour pour remercier le Dieu des Miséricordes de notre vocation au christianisme et au salut éternel. »
Célébrons, M. F., nous dit ce grand saint, avec allégresse, les commencements de nos heureuses espérances. Mais, à l'exemple des Mages, soyons fidèles à notre vocation, sans quoi, tremblons que Dieu ne nous fasse subir le même châtiment qu'aux Juifs qui étaient son peuple choisi. Depuis Abraham jusqu'à sa venue, il les avait conduits comme par la main (Heb., VIII, 9.), et partout, s'était montré leur protecteur et leur libérateur ; et ensuite il les rejeta et les repoussa à cause du mépris qu'ils avaient fait de ses grâces. Oui, M. F., cette précieuse foi nous sera enlevée et sera transportée dans d'autres pays, si nous n'en pratiquons pas les oeuvres. Eh bien ! M. F., voulons-nous conserver parmi nous ce précieux dépôt ? Suivons fidèlement les traces de nos pères dans la foi.
Pour nous donner une faible idée de la grandeur du bienfait de notre vocation au christianisme, nous n'avons qu'à considérer ce qu'étaient nos ancêtres avant la venue du Messie, leur Dieu, leur Sauveur, leur lumière et leur espérance. Ils étaient livrés à toutes sortes de crimes et de désordres, ennemis de Dieu même, esclaves du démon, victimes vouées aux vengeances éternelles.
Pouvons-nous bien M. F., ah ! pouvons-nous bien réfléchir sur un état si déplorable, sans remercier ce Dieu de bonté de toute la plénitude de notre cœur, de nous avoir bien voulu appeler à la connaissance de la vraie religion, et d'avoir fait tout ce qu'il a fait pour nous sauver ? O faveur, ô grâce inestimable, si précieuse et si peu connue dans le malheureux siècle où nous vivons, où la plupart ne sont chrétiens que de nom ! Eh bien ! M. F., qu'avons-nous fait à Dieu pour avoir été préférés à tant d'autres qui ont péri, et qui périssent encore tous les jours, dans l'ignorance et le péché ? Hélas ! que dis-je ?
Nous sommes encore peut-être plus indignes de ce bonheur que ce peuple infortuné des Juifs. Si nous sommes nés dans le sein de l'Église catholique, pendant que tant d'autres périssent en dehors, c'est par un effet de la bonté de Dieu pour nous. Parlons donc de la vocation à la foi.
Considérant la foi dans les Mages, nous verrons qu'ils en pratiquaient les oeuvres et que leur fidélité à la grâce fut prompte, généreuse et persévérante. Ensuite nous comparerons notre foi si faible à celle des Mages qui était si vive. Enfin nous parlerons de la reconnaissance que nous devons à Dieu pour le don de la foi qu'il nous a accordé. Pourrions-nous jamais assez remercier le Seigneur d'un tel bonheur ? Lire