Dans les articles traitant de ce sujet (Libé, La Croix, etc) le Jour du Seigneur a annoncé avoir supprimé la messe en question de son site.

Pour le reste, le père n'a pas tort, les règles canoniques et la procédure ont été respectées. Qu'on en juge.

Mgr Rougé, lors de son arrivée dans le diocèse en 2018, avait demandé l'avis de la commission Christnacht (légitime pour traiter ces cas), il avait suivi leur recommandation (le prêtre pouvait participer à la vie paroissiale, mais pas approcher des enfants).

Le Jour du Seigneur avait fait son travail, le père n'était annoncé nulle part sur la feuille de préparation de la messe, et Mgr Rougé avait donné son accord pour cette émission.

Le prêtre qui aurait dû initialement dire cette prière eucharistique a été retenu en dernière minute par des enfants dont il a dû s'occuper ailleurs dans la paroisse. En recours, le curé a pensé au père Maurice en oubliant certainement ce qui s'était passé il y a douze ans vu qu'il était dans la paroisse sans problème particulier depuis des années.

Enfin, le père condamné en question a reconnu qu'il n'aurait jamais dû participer à cette cérémonie, et encore moins s'avancer pour dire cette prière. Mais pris dans l'engrenage, il n'a pas eu la présence d'esprit de trouver quelqu'un d'autre en catastrophe.

Bref, on a ici un magnifique exemple de l'inertie de la structure qui vaque à ses occupations en omettant de prendre un peu de recul sur les évènements en cours. Sur le traitement du père condamné, là, le doute est peu permis : soit il est réduit à l'état laïc, soit il participe encore, comme prêtre, à la vie paroissiale. Mais l'entre-deux (être encore prêtre, mais ne pas participer à tout ce qui pourrait faire référence à son passé) me semble difficile à tenir. Donc, globalement, tout le monde a respecté les règles dans cette histoire.

Sinon, à titre personnel, je trouve que l'argument du curé commence à bien faire. L'Eglise ne peut pas faire miséricorde en permanence, elle le fait bien trop souvent, et parfois à mauvais escient, à un moment donné, il faut que la sanction tombe. Je serais plutôt d'avis de changer les règles canoniques et d'obliger le moindre prêtre condamné définitivement sur ces sujets à être réduit immédiatement à l'état laïc. Toutes ces affaires montrent qu'on privilégie beaucoup trop la miséricorde à la justice. Et ça, c'est scandaleux de la part d'une institution.

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