Ben justement, parlons en.
Vous écrivez :
Moi vous savez, je m'en fiche: je suis tranquille dans un studio parisien, j'ai une vie sympathique, je fréquente l'un des meilleurs lycées de France
Entre les lignes : vous êtes parisienne, à H4 (ou Ginette, LLG, etc), la voie royale, bref vous avez la lumière.
Ça n'a rien à voir avec l'excellence. C'est la machine à produire en série des gens qui sont persuadés d'avoir la lumière, et qui sont complètement éteints. Ceux qui sont responsables à tous niveaux de l'enlisement du pays, du fait qu'on ne sache plus mettre les mots sur les maux, qu'on tape systématiquement à côté et qu'on a perdu le sens de l'équilibre.
Les laïcs en mission d'église qui ont embringué nos évêques dans le gloubi-boulga larmoyant qui dure depuis une semaine ils ont fait votre voie royale, ils sont persuadés de leur excellence. On pleure, c'est dur, on est ému, on vit le "tsunami" de l'émotion (Mgr Crépy tout à l'heure) et rien ne change.
Si en Bretagne on pleurait à chaque fois que c'est dur... Nous c'est fermeté, détermination et espérance. Avec l'aide de Dieu, on peut marcher sur n'importe quoi.
Ne me dites pas non. Ce système, la voie royale, Paris tout ça, les meilleurs lycées de France, l'élite, je connais, j'ai été, j'ai cru. Je sais de l'intérieur que ce n'est qu'une façade certes brillante mais derrière il n'y a plus rien et surtout pas l'excellence. Les appuis et le réseau peut être, mais vous trouverez cela en toute fraternité, et c'est plus efficace.
Alors que mes institutrices de la communale, dont l'une était mariée à un paysan et une autre à un prof du collège voisin avec un caractère pas commode, elles n'avaient pas fait khâgne et normale, elles n'étaient pas la lumière, mais elles étaient l'excellence, voyez vous.
Et un certain nombre, la quasi totalité en fait des gens qui étaient en classe avec moi, qui sont aujourd'hui paysans ou artisans et pères ou mères de famille, voire quelques divorcés dans le tas, en gardent un souvenir à la fois ému et reconnaissant, même s'ils n'ont pas plus que le CAP.
Figurez vous. Elles leur ont appris à lire, écrire, compter, se compter, tenir, se tenir, dire et ne pas se laisser faire. A vivre et se faire entendre. A compter pour être calculé, et ne pas être décompté par pertes et profits. A être, tout simplement.
Donc ils seront mieux à la communale qu'avec vous, je maintiens, et si un jour je me trouve à diriger une école libre - j'ai déjà été administrateur d'une, tout peut arriver, j'espère pour vous que vous aurez changé, car pour moi c'est rédhibitoire.