Pour vos posts, sur ce sujet en particulier, mais aussi de manière générale.
Vous remarquerez aussi que dans cette émission, les intervenants (mais peut-être ai-je mal compris) évoquent le thème de la prédestination pour dire que les partisans de l'absolue gratuité de la grâce sont des fidèles de Luther et surtout de Calvin. En gros, ils nous disent : soit vous êtes pour la nature-grâce ou la grâce-nature et vous êtes gentil, car vous reconnaissez ainsi que l'homme agit continuellement sous l'impulsion de la grâce, soit vous êtes pour la prédestination et vous êtes calviniste. De Lubac est donc gentil et véritablement catholique, sous-entendu contrairement à ceux qui s'opposaient à lui et qui, d'ailleurs, se retrouvent maintenant déjugés et marginalisés depuis le Concile Vatican II. A l'appui de leur thèse, ils donnent aussi comme exemple le fait que c'est en Dieu que nous avons "l'être, le mouvement et la vie".
Trois choses à ce sujet :
1) ils confondent la présence naturelle de Dieu en Sa qualité de Créateur et la présence surnaturelle de Dieu (la grâce) en Sa qualité de Rédempteur ;
2) la grâce est offerte à tous les hommes, mais par Jésus-Christ et Son Eglise, et c'est ce qu'on appelle "la première grâce" ou "grâce prévenante" (par laquelle Dieu est prévenant à notre égard). Mais cette grâce n'est pas la grâce sanctifiante ; elle ne nous justifie pas. Elle doit nous amener à la grâce sanctifiante et à la justification ;
3) il y a des êtres prédestinés comme la Très Sainte Vierge ou St Jean-Baptiste par exemple, mais cette prédestination n'est pas faite pour enfoncer les autres hommes, mais au contraire pour les aider à se sauver. Ces êtres prédestinés sont des phares de sainteté qui nous aident sur le chemin du Salut.
Ces théories ont notamment pour conséquences une "naturalisation de la grâce" et un déplacement de l'horizon chrétien du Ciel vers la Terre. Elles sont au coeur du malaise actuel de l'Eglise, de son "humanisme", de sa transformation en une ONG. Elle a aussi des effets sur l'Occident tout entier.
Un exemple : Dans son livre "An Anxious Rage, the Post-Protestant Ethic and the Spirit of America", Josef Bottum, un universitaire américain, explique qu’on ne peut comprendre la fureur idéologique qui s’est emparée de l’Amérique, si on ne s’intéresse pas à la centralité du fait religieux et à l’effondrement du protestantisme, «ce Mississippi» qui a arrosé et façonné si longtemps la culture américaine et ses mœurs.
Bottum décrit la marque laissée par le protestantisme à travers l’émergence de ce qu’il appelle les «post-protestants», ces nouveaux puritains sans Dieu qui pratiquent la religion de la culture "woke".
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