Même si les temps ont changé partout, l'archidiocèse de Rouen a, de mon point de vue, moins souffert que les autres quant à la déliquescence générale du clergé, aussi dans les campagnes, cela tient beaucoup à une certaine sagesse des évêques successifs, dont la bonhomie l'a emporté sur le dogmatisme conciliaire. Notamment dans les campagnes assez réfractaires au changement, du moins à ce moment-là. Et nous avons encore quelques gardes suisses, oui !
J'y vais souvent encore mais n'y vis plus depuis quelques années, me voici sans évêque dans l'Orne. Dans une campagne catholique qui sait encore ouvrir ses églises et s'est fait depuis longtemps au manque de prêtres. Cette année, le maire d'une petite commune entretenant son église scrupuleusement a réclamé une Messe mensuelle. Un professeur de musique nouvellement arrivé jouera de l'orgue. Difficile à accorder semble-t-il pour des curés un peu débordés.
La seule situation réellement mauvaise en Normandie c'est Evreux et l'oppression systématique de toutes les poches d'un catholicisme rural traditionnel. Pourtant, ils n'avaient pas de quoi se le permettre.
Pour revenir au sujet, on savait enterrer une masse de morts autrefois dans des villes aux cimetières restreints. Je me souviens avoir lu que le niveau du sol de tel cimetière avant la Révolution, clos de murs, était très supérieur au niveau de la rue, du fait des enterrements successifs au fil des siècles !
Quant à la multiplication des incinérations, l'offre a un peu créé le besoin. Et la radinerie de certaines familles a fait le reste. Longtemps, à part le crématorium du Père Lachaise, il n'y avait strictement aucune possibilité d'incinérer. Puis lorsqu'une grosse entreprise commerciale de pompes funèbres a commencé à multiplier les sites ces dernières années, mécaniquement la sauce prend. C'est comme les funérarium ou chambres funéraires, encore rares il y a peu.
L'autre frein d'alors : les cimetières et leurs règlements. Rien n'était prévu. Ils ont fait une politique de démarchage discrète mais efficace pour aider à les modifier, et proposer des aménagements de sites (columbarium, jardins du souvenir etc) jusque dans les campagnes désormais. Ca marche semble-t-il.
A mon sens, le nombre de crémations devrait stagner un jour prochain. Tous ceux qui y ont déjà assisté une fois ne veulent pas y passer aux mêmes. La question du bruit du four crématoire (oui, ça s'appelle comme ça techniquement) n'est pas encore complètement réglée, ça peut créer un certain traumatisme.
Enfin, rassurez-vous ,tout le monde n'a pas accepté la mixité dans les cimetières. Surtout ceux enclosant des églises, mais nous devons le supporter hélas. Et là, l'Eglise n'y est pour rien, c'est la loi de l'Etat qui l'emporte.
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