Bonsoir et merci, Ptitlu.
A mon sens, mais je n'aurais certes pas la prétention de comprendre mieux que d'autres ou de savoir plus que d'autres,
- la question n'est pas : "Que devons-nous faire du Concile Vatican II ?", compte tenu des dix prochaines années, l'année 2020 étant la première année de toute une décennie,
- la question est : "Que pouvons-nous faire du Concile Vatican II ?", compte tenu des six dernières décennies, ou de la période qui a commencé en 1959, l'année de l'annonce du Concile, et qui s'est terminée en 2019, l'année de la déclaration d'Abou Dhabi puis du synode sur l'Amazonie.
A mes yeux, la question est donc celle-ci : "Que reste-t-il du Concile Vatican II ?", compte tenu de ce qu'il a été, en tant qu'ensemble d'enseignements et en tant qu'ensemble d'événements, mais aussi, évidemment, compte tenu de ce que les hommes d'Eglise en ont fait, à partir de l'année 1965 ou de l'année 1965-1966.
Vous aurez compris qu'il ne s'agit pas de jeter quoi que ce soit "à la benne", sans le moindre discernement, mais qu'il s'agit plutôt de s'interroger, par exemple, sur ce que les clercs conciliaires eux-mêmes "conservent" du Concile Vatican II, alors que certains d'entre eux ne sont pas précisément ce qu'il est convenu d'appeler des "conservateurs".
Vous parlez, par ailleurs, de la difficulté ou de la nécessité de "passer à autre chose" ; puis-je me permettre de vous rappeler que bon nombre des experts et des Pères du Concile ont commencé à "passer à autre chose" dès le début de l'année 1965-1966, d'où l'après-Concile que nous avons connu, non seulement de 1965 à 1978, sous Paul VI, mais aussi, en un sens, sous Jean-Paul II, dans les années 1980-1990, puisque, contrairement à ce que beaucoup ont espéré, à cette époque-là, le rebond escompté sous Jean-Paul II n'a pas compensé, "à due proportion", le désastre subi sous Paul VI ?
Au contact des paragraphes qui précèdent, je pense que vous avez compris qu'à mes yeux ce n'est pas aux "intégristes" ni aux "progressistes", mais aux évêques qu'il convient de poser cette question : "Qu'avez-vous fait, hier, et que faites-vous, aujourd'hui, du Concile Vatican II :
- si ce Concile est si bon que cela, qu'avez-vous fait pour que l'après-Concile soit aussi mauvais,
et
- si Vatican II est si mauvais que cela, qu'avez-vous fait pour neutraliser la possibilité de s'en libérer, afin de renouer avec davantage de fécondité et de fidélité ?"
Je vous remercie pour votre compréhension, au contact de ces quelques lignes, dans lesquelles il n'y a rien de bien original, et je vous souhaite une bonne soirée.
Scrutator.