Vous n'avez pas idée du nombre de clés et de pass qui circulent dans la nature ! C'est aussi vrai pour d'autres lieux. Cela peut dépasser la centaine.

Je m'étais gardé d'émettre un avis sur le Rwandais, malgré la défense maladroite de l'avocat qui avouait sa culpabilité !, car l'homme aurait pu laisser enfermé n'importe qui. A Nantes, chacun sait le nombre d'anarchistes et de pouilleux qui grouillent dans les rues, comme à Rennes et quelques autres lieux. Il suffit de menacer celui qui ferme l'église et le tour est joué. N'importe qui peut se laisser enfermer. Rares sont les cathédrales où il y a des détecteurs de présence (attention aux pigeons enfermés et aux rats, plus nombreux que vous ne pensez !). Et si l'alarme se déclenche, pompiers ou policiers débarquent, parfois pour rien, et cela énerve tout le monde, à commencer par le préfet.

Pensez-vous que les catholiques soient prêts à signer un cahier à chaque fois qu'ils entrent dans la sacristie ou ouvrent une porte ?! Et on peut tricher avec un cahier, comme lorsqu'en ce moment on signale sa présence dans une maison de retraite...
Il est normal que l'organiste ait ses clés, que son remplaçant l'ait aussi, que les personnes qui fleurissent, que le vieux prêtre sans fonction officielle, que la vendeuse du kiosque diocésain, que les gens du CMN, etc.
Mais c'est aussi la jungle et l'anarchie accumulées (bien avant le concile...).

Le cas nantais ne doit pas monté en épingle par ceux, qui comme moi, réprouvent toute aide à des clandestins. Cela aurait pu arriver autant avec un salarié en bonne et due forme.
Et quand un paroissien ferme l'église le soir, n'importe qui peut rester cacher tant les recoins sont nombreux.
Il y a aussi ceux qui ont la clé ou savent où elle est (on devrait dire LES clés !), et qui conduisent de nuit leur invité, leur amoureuse, leurs collègues de travail, pour s'offrir le frisson ou une visite originale. J'en fus souvent le bénéficiaire d'ailleurs, comme à mon avis plusieurs d'entre vous.

Ce n'est pas le clergé qui est responsable de la sécurité, mais l'Etat. Le préfet peut fermer une cathédrale ou faire taire les cloches en cas de soucis, évidemment en "dialoguant" avec le curé, et même plutôt l'évêque.
Ewondo connaît une cathédrale dont les cloches ne sonnent plus depuis deux mois. Et c'est tant mieux. Gros problèmes d'électricité et l'une des cloches ne tient qu'à 30 ou 40 %.
Le conservateur de la cathédrale est l'architecte des bâtiments de France. Point. Et heureusement ! Ce n'est pas le conseil paroissial qui est capable de dire si un pilier menace ou quelle entreprise est apte à changer les tuiles. Les paroisses essaient d'inventer des titres ronflants ridicules, comme recteur ou intendant ! Cela pose un homme que de se dire dans la presse "intendant de la cathédrale".

Les conservateurs des monuments historiques font régulièrement des plans de sauvegarde et font répéter les gestes aux pompiers, et n'ont pas attendu l'incendie de Notre-Dame. Un détail amusant : l'Etat peut-il placer le ciboire parmi les priorités devant un tableau ?! Je répondrai à ceux qui ont mon mail.
Les pompiers n'ont pas à hésiter (ils ont aussi les clés !) si un feu prenait, ou même un départ de feu (il y a en a souvent). Et il ne faut pas que la grand-mère locale vienne dans leurs pattes pour sauver la crèche immonde faite par les enfants de la paroisse...
C'est l'Etat qui demande (poliment) aux catholiques de vider les confessionnaux de produits toxiques et de chaises empaillées, pour éviter que cela ne prenne feu. Vous n'ignorez pas le nombre de détraqués dans la société ! C'est par dizaines que les tableaux brûlent depuis toujours dans les églises (il n'y a pas que les cathédrales).
Si une commission sécurité du préfet venait à chercher de près les églises au sujet de leur électricité et de la deuxième porte de sortie obligatoire, les églises fermeraient à tour de bras (les préfets temporisent, comme à mon avis ils ne vont pas trop chercher les salles de prière évangéliques ou musulmanes... surtout quand elles ne sont pas déclarées !).
J'ai toujours connu un vieux poêle à bois dans mon village, qui chauffait bien. En principe, c'est interdit. Comme le gaz.


L'Eglise n'a aucune expertise (évidemment !) pour ce qui est du suivi du réseau électrique, pour restaurer une statue, pour placer des détecteurs de fumée. C'est du ressort de l'Etat propriétaire, et heureusement ! Tout cela ne s'improvise pas.
Quand on voit ce que le clergé, en général, a fait du vestiaire des cathédrale en stockant les chasubles sous des sacs poubelle dans les combles (moult exemples) ou a laissé moisir les bannières, on se réjouit quand l'Etat les remet en état, les sauve et les étudie. En dehors de la collection La Grâce d'une cathédrale, je ne connais pas depuis des décennies une initiative à peu près sérieuse de mise en valeur scientifique des cathédrales venant de l'Eglise. Et encore, cette collection, à laquelle je participe, est présidée nominalement par l'évêque, mais surtout coordonnée par des universitaires et des chercheurs. Les parties consacrées à la liturgie depuis les années 60 sont souvent des morceaux de choix où tout est présenté, par le prêtre local, sous le meilleur aspect. Tout s'est cassé la figure, mais tout va bien !

L'Eglise peut dire merci à la Séparation (que j'aurais combattue en 1905...), car elle n'a pas à payer des millions pour les cathédrales. Le plan cathédrales représente des centaines de millions d'euros. Qui est prêt dans l'Eglise à aligner ces sommes ? En ce moment, l'Etat finance pour deux millions d'euros le changement de l'électricité dans la cathédrale d'Orléans. C'est fait par des professionnels et avec goût. Ceux qui me connaissent savent que je pourrais fournir des budgets et des exemples longs comme le bras. Il arrive que des curés de cathédrale soient parfaits et de bon goût, mais il arrive aussi que d'autres veulent à tout prix virer l'autel-majeur placé au XIXe siècle et invitent des musiciens douteux (je sais que Luc Perrin aime le gospel dans les cathédrales et les églises...) quand d'autres s'en tiennent à la musique militaire ou sacrée.
Chez les professionnels du Patrimoine, le clergé et les salariés ou bénévoles affectataires des cathédrales ne passent pas majoritairement pour des personnes compétentes et soucieuses des lieux.
On dirait même parfois que c'est un poids pesant et qu'ils seraient plus à l'aise dans un hangar. J'ai des contre-exemples, évidemment.

Les associations des amis de cathédrale se donnent parfois un rôle qu'elles n'ont pas (poussées en sous-main par le prêtre local et ses laïcs). En d'autres lieux comme à Paris, les choses sont claires : cette association n'a rien à dire au clergé et en matière religieuse, elle n'existe que pour la connaissance du bâtiment et de ceux qui y ont vécu. Association strictement laïque, avec la présence de droit toutefois d'un représentant de l'évêque.

Par ailleurs, si cet homme est clandestin, il est donc impossible de lui faire un bulletin de paie ! C'est bien ce que le MEDEF et la CGT, soutenus par l'Eglise et le CCFD, regrettent... La préférence doit aller à ces damnés de la Terre.
Le diocèse (du moins la paroisse nantaise) ne peut dire qu'il le payait, s'il est clandestin !
L'avocat, dans sa maladresse, avait avoué il y a quinze jours la culpabilité de son "client". C'est la société qui paie cet avocat. Si un avocat ici me lit (alors que je ne lis plus), qu'il sache que je lis en ce moment le t 1 des Mémoires d'Isorni, qui est un homme épatant.

A titre personnel, quand bien même n'aurions-nous pas six millions de chômeurs, je suis catégoriquement opposé au moindre accueil d'une personne clandestine. L'argument économique n'est pas tout.

De bons Français font travailler au noir ces personnes en position de ne rien demander. Je me moque que cela crée aussi du chômage. C'est pour le principe. Bien des Catholiques accueillent des clandestins ou des gens étiquetés réfugiés alors que leur dossier n'a pas encore été étudié ! Propagande partout. Il y a même une préférence pour ce type de personnes, alors que nous avons déjà notre quart-monde et nos pauvres (600 000 SDF Français, je crois, dont des jeunes femmes vulnérables et perdues).

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