Une fois encore, payer une messe avec des sous est un phénomène "récent" qui ne remonte pas aux temps apostoliques... Pour payer avec des pièces, encore faut-il que les fidèles aient des pièces (que celles-ci circulent dans la société). Et quand bien même certains en auraient-ils eu, payer une messe ne leur serait pas venu à l'esprit !!!
Il faut aussi rapprocher cela de l'apparition de la messe dite pour une personne, et non une collectivité humaine. Tout cela est bien connu, merci aux clercs carolingiens. Ne me sortez pas Grégoire le Grand et le reste. Je ne cesse de dire que l'Eglise est une addition d'Eglises locales pour la période médiévale au moins, et que rien n'est centralisé, jusque dans les rites. Et dans ces diocèses se trouve une foule de communautés avec son propre rythme (rien de commun entre une messe privée bénédictine et une messe cartusienne dite avec seulement deux cierges et aucune croix en métal).
Nos ancêtres francs, dans leur presque totalité, ne payaient aucune messe à leur prêtre au XIe s., et pas davantage avant.
Il y a des endroits, aux XIe-XIIe siècles, où il suffisait de graver le nom d'un défunt (son prénom, quand le patronyme n'existait pas encore !) à même la pierre de l'autel pour que le nom se trouve associer à la messe des prêtres, sans même besoin de citer le nom. La pratique des obituaires/nécrologes est bien connue et datée ; j'en lis presque tous les deux jours, comme d'autres lisent La Croix... La messe n'a pas toujours été l'instrument par excellence pour sauver les âmes (de l'oubli d'abord...) ou pour réduire leurs peines.
Ne me parlez pas des poules ou des grains qui compensaient les pièces. Ce n'est pas la question initiale posée et de surcroît, il serait faux de croire qu'on donnait une poule contre une messe pour le repos de l'âme de sa mère.
Je vous invite, à défaut de mettre le lien, de lire patiemment (en l'imprimant, car en ligne je me demande comment on peut lire sur de grandes longueurs...) l'article récent du Professeur Vincent Tabbagh sur bookeditions.
"L’enjeu des modes de rémunération
Leur évolution dans les communautés canoniales et leur extension en d’autres milieux"
Mis en ligne cette année, par l'Université d'Evora, sous le titre LA VIE COMMUNAUTAIRE ET LE SERVICE À LA COMMUNAUTÉ
L’exemple canonial et ses répercussions dans le monde laïc (Europe Occidentale, du XIe au XVe siècle)
Anne Massoni et Maria Amélia Campos (dir.).
V. Tabbagh, qui est le plus grand spécialiste français des évêques et des chanoines des XIIe-XVe s., pose aussi la question de la quête sous forme de pièce dans l'article. Les sources manquent, on n'en sait presque rien et il n'est pas du tout dit que cela se pratiquait au XIVe siècle.
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