Bonjour vistemboir2,
J'avoue avoir de plus en plus de mal à comprendre la conception d'après laquelle il y aurait des "difficultés d'interprétation", en ce qui concerne le Concile Vatican II.
Le consensualisme néo-catholique, d'abord ante-conciliaire, ensuite conciliaire, et enfin post-conciliaire, ne suscite pourtant pas de "difficultés d'interprétation" particulières.
Il me semble en effet que la philosophie et la théologie inspiratrices du Concile, ainsi que ce qu'il y a de plus conciliaire (donc d'adogmatique ad intra et de consensualiste ad extra) dans le Magistère intra-conciliaire et dans la pastorale post-conciliaire, découlent tous de la même attitude, du même état d'esprit, de la même mentalité, qui est placée sous le signe de la conciliation générale, presque à tout prix, en l'occurrence avec les confessions chrétiennes non catholiques, avec les religions non chrétiennes, avec l'humanisme agnostique et libéral, et même avec la conception postmoderne de la religion et des diverses religions.
Voici une autre manière de dire à peu près la même chose : une fois que l'on a compris de quoi elles découlent et sur quoi elles débouchent, l'anthropologie personnaliste conciliaire, l'ecclésiologie consensualiste ou oecuméniste conciliaire, la pneumatologie inclusiviste et unanimiste conciliaire, et la vision générale de l'homme et du monde (peut-être pas porteuse d'immanentisme, mais sûrement propice à l'immanentisme) que l'on trouve dans la deuxième partie de Gaudium et spes, ne posent pas de problèmes majeurs, sous l'angle de leur interprétation.
En fait, je me demande parfois si nous ne sommes pas en présence du raisonnement suivant : "Si vous n'êtes pas plutôt pour, au point d'être plutôt contre, et même si vous croyez l'être en bonne connaissance de cause, c'est que vous n'avez pas "la bonne interprétation", ou que vous ne voulez pas recevoir, d'une manière docile et filiale, un Concile qui n'est sûrement pas erroné, puisqu'il est bien intentionné"...
C'est un peu comme si nous n'avions pas "le droit" d'être contre le refus presque constant des clercs, hier "conciliaires" et aujourd'hui "inclusifs",
- de distinguer clairement et fermement, notamment en direction de l'intérieur de l'Eglise catholique, entre ce qui est porteur d'orthodoxie et ce qui est propice à l'hétérodoxie,
- de distinguer clairement et nettement, notamment en direction de l'extérieur de la religion chrétienne, entre ce qui est porteur de la plénitude de la révélation divine et ce qui est propice à des amputations ou à des déformations de la révélation divine.
Bonne journée.
Scrutator.
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