Peut-être parce que la demande de consécration de la Russie et de la diffusion de la communion réparatrice, qui, selon Sœur Lucie, lui ont été transmises par le Ciel à Pontevedra (1925 et 1926) et à Tuy (1929), et qui sont demandées (13 juillet 1917) pour "empêcher" la guerre à venir, la diffusion par la Russie de ses erreurs et les "persécutions contre l’Église", furent transmises au Pape par le père Bernardo Gonçalvès, s.j. (1894-1967) en 1930 :

"Pour que son âme soit dans une paix et une tranquillité complètes, je lui ai dit [à Sœur Lucie], après avoir assez insisté, que je prenais l'affaire à mon compte, que je ferai tout parvenir au Saint-Père, par un moyen ou par un autre, laissant ensuite le résultat entre les mains de la divine Providence. Lorsque, de notre côté, nous aurons fait ce que nous pouvons, Notre-Seigneur fera le reste."

Bernardo Gonçalvès, s.j., lettre à Mgr da Silva, évêque de Leiria, 13 juin 1930.

Et le pape en ce temps-là était Pie XI.

Ce dernier ne donna pas suite.

D'où ce témoignage de Sœur Lucie :

"Par le moyen d'une communication intime, Notre-Seigneur me dit, en se plaignant : 'Ils n'ont pas voulu écouter ma demande !... Comme le roi de France [allusion à l'histoire des demandes faites à Louis XIV et à ses successeurs, à Paray-le-Monial], ils s'en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir.'"

Sœur Lucie, notes datées de mai 1936.

Plus de détails dans les travaux du Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima, éd. de la CRC, tome II.

Bien sûr, il s'agit là de révélations privées. Mais attestées tout de même par le miracle du 13 octobre 1917. Bien sûr il y la thèse du père Dhanis, mais comment admettre qu'un même témoin choisi par le ciel puisse cesser d'être crédible en cours de route, de telle sorte que ce même témoin puisse avoir été crédible à l'origine et avoir cessé de l'être ensuite, ce qui ne pouvait échapper à la divine prescience et aurait été susceptible de jeter le doute sur l'ensemble ? Pour mémoire, les deux premières parties du secret du 13 juillet 1917, qui n'ont été rendues publiques par Sœur Lucie qu'en 1941.

Si le texte de 1941 était une forgerie, par rapport à la révélation originelle du 13 juillet 1917, pourquoi Sœur Lucie se serait-elle enferrée à parler de Pie XI et non pas de Pie XII, étant donné qu'il était admis que la guerre avait commencé en septembre 1939 ? Cette erreur apparente ne prêche-t-elle pas en faveur de l'authenticité ?

De surcroît, Me Parfu a raison de signaler que cette guerre qui a été mondiale, et qui ne s'est pas terminée à Berlin mais le 2 septembre 1945 à Tokyo (en sachant que l'URSS était en guerre contre le Japon depuis le 9 août 1945) doit être prise dans toute son extension, notamment en Extrême Orient, en guerre depuis 1937, c'est-à-dire sous Pie XI. Et si l'on envisage la Seconde Guerre mondiale dans sa dimension de "guerre civile européenne", on peut aussi se demander si la guerre d'Espagne, dans ses dimensions idéologique et internationale, n'en a pas constitué la préface. Et dans un cas comme dans l'autre, nous sommes bien sous Pie XI.

Sous réserve d'un avis meilleur.

J'en profite pour vous saluer, ainsi que Me Parfu

N.M.

     

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