évidemment plutôt sérieux, mais qui donne une vision très orientée et convenue de l'histoire de la province de France.
Il y a les "progressistes", qui avaient raison, et les vieux cons.
J'ai aussi dit que l'auteur a utilisé, notamment, des sources inédites et privées, sans les citer et sans demander aux auteurs.
Le chapitre 3 est titré "une subversion du rôle sacerdotal".
Certains frères sont résumés comme Golias le fait, en trois mots.
L'auteur, que j'ai encore du mal à cerner mais qui a les bonnes grâces des Etudes et de La Croix, relaie pour argent comptant la doxa relative au clergé qui était "compromis" avec l'ordre bourgeois et les partis de droite. Que des Dominicains rouges l'aient pensé, c'est entendu, mais le relayer sans le critiquer en historien (ou plutôt sociologue des religions), c'est moyen.
L'auteur réfléchit en politologue, et c'est sa formation, sur les Dominicains, comme il aurait pu parler des militants d'un parti. C'est de l'anthropologie religieuse, et sous ma plume et les historiens que j'aime, ce n'est pas un compliment.
L'auteur reprend à son compte le vocabulaire de l'époque, pour le faire sien dans son analyse ("Une réinvention utopique de l'Eglise", "déclergification évangélique", …).
Ce n'est pas le but d'un bon livre d'histoire, mais je ne crois pas que l'auteur comprenne l'Ordre de l'intérieur, qui était bien plus divisé qu'il ne le montre. Les vieux cons et les conservateurs étaient bien plus nombreux et réfléchis qu'il ne le dit. Le conflit n'est pas que générationnel.
Le sous-titre : "la politisation des Dominicains de la province de France (années 1940-1970)".
Il aurait fallu dire "la gauchisation des Dominicains" ! (avec tous les compromis marxistes, psys and co que cela impliquait).
Au lieu de dire, en historien, que bien des Dominicains détruisaient toute vie dominicaine telle que les statuts le demandaient, l'auteur soutient qu'au contraire, ces fossoyeurs de l'ordre étaient ceux qui comprenaient tout !
Ce livre n'a pas d'équivalent à ma connaissance pour les autres grands ordres ou congrégations en France, pour la même période.
Il vaut mieux qu'il existe, que le contraire, mais on sent beaucoup trop de sympathie avec ceux qui ont fichu le camp ou ceux qui voulaient envoyer tout balader. Il y a des non-dits à la pelle et de pieuses omissions.
Rien, mais absolument rien, n'est dit des frères observants, des discrets et fidèles. Ils n'ont pas laissé de traces dans les archives et les débats. Ils ont tendu le dos et ont essayé de vivre coûte que coûte.
Les retours à l'état laïc sont éloquents (pic en 1973).
"Un nouvel espace de possible" (p. 189). En principe, on ne tolère cela que dans les revues socialistes ou dans La Croix.
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