Vous savez que je suis plus optimiste que vous concernant la postérité de ce pontificat. Je ne peux pas m'empêcher de constater qu'il souffle actuellement, dans la société civile, un vent qui paraît annoncer les prémisses d'une réaction à la culture libertaire issue des années 60.
C'est vrai que la culture de mort, l'indifférenciation, l'immanence, semblent partout triompher ; mais en même temps, regardez cette accumulation de victoires de partis "populistes" en Europe. La victoire de Trump ; le Brexit ; Salvini ; Orban ; le PiS en Pologne ; le FPÖ autrichien ; la droite nationaliste espagnole qui avait totalement disparu du champ politique et qui semble relever la tête ; le naufrage de la social-démocratie suédoise sous les coups de butoir de la migration islamiste ; les dernières élections hollandaises : nous assistons indéniablement à des mouvement tectoniques significatifs. Et attendez les européennes du mois prochain, ça risque d'être décapant !
Il est trop tôt pour déterminer à quoi tout cela aboutira, mais on peut, je crois, être raisonnablement et prudemment optimistes.
N'oublions pas que l'Eglise ne vit pas en vase clos, il existe un lien, des effets de miroir, entre les évolutions de la société civile, de la culture contemporaine, et de l'Eglise. Il n'est pas toujours très facile de distinguer qui influence qui, mais le meilleur exemple de cette interdépendance, c'est la crise concomitante de la société et de l'Eglise dans les années 60-70.
La présidence d'Obama a ouvert la voie à celle de Trump, qui malgré ses zones d'ombres et ses insuffisances, bouscule sous certains aspects la culture libertaire. N'excluons pas trop vite que, mutatis mutandi, le pontificat calamiteux actuel entraîne une réaction semblable lors du prochain conclave. Cela fait bientôt 30 ans que nous voyons l'émergence d'une génération cléricale insensible aux vieilles lunes du progressisme. Tôt ou tard, et cela a déjà commencé, elle finira par avoir un impact sur les orientations ecclésiales, même si le bergoglianisme semble avoir mis ce phénomène en veilleuse. Le feu restaurationniste couve, il est attisé par les frustrations générées par le pontificat actuel qui peut devenir un catalyseur de la réaction.
Je sais que vous êtes prompt (et ça se comprend et se défend) à voir systématiquement dans les nominations cardinalices de François des clones de ce dernier. Moi, je ne suis pas si sûr que le tropisme périphérique bergoglien ne puisse pas nous réserver, lors du prochain conclave, une belle surprise du type de celle du très périphérique Cardinal Sarah.
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