Sur l'origine du jacobinisme par Luc de Montalte 2019-03-26 12:31:30 |
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Lisez P. Gaxotte. Rassurez-vous il a tous les titres qu'il faut pour rassurer ceux qui y prêtent attention :
« La manière dont la France monarchique s'était formée par pièces et morceaux sur les ruines de la France féodale donnait au pouvoir royal, théoriquement sans limites, un caractère et des bornes que, citoyens d’un État bureaucratique, napoléonien et à demi socialisé, nous soupçonnons difficilement.
L'autorité nous apparaît aujourd'hui sous les traits d'un fonctionnaire assis derrière un grillage et investi des droits les plus étendus, y compris celui de nous transformer en militaires et de nous envoyer recevoir des briques dans les émeutes et des morceaux d’acier sur les champs de bataille.
Ce personnage est éternel, immuable, identique à lui-même d’un bout à l’autre du territoire. En plaine et en montagne, en Île-de-France et en Lorraine, il applique les mêmes règlements et perçoit les mêmes impôts. Il est tout puissant parce que son espèce est nombreuse, parce que tout le monde a besoin de lui, parce que ses décrets sont appuyés par une police active, une magistrature docile etde nombreux régiments. Il recense, enregistre et espionne. Il connaît nos revenus et fait l’inventaire de nos héritages. Il sait si nous possédons un piano ou une bicyclette. Il instruit nos enfants et fixe le prix de notre pain. Il fabrique nos allumettes et nous vend notre tabac. Il est industriel, armateur, commerçant et médecin. Ila des tableaux, des forêts, des chemins de fer, des ho^pitaux des forêts et le monopole des téléphones. Il accapare la charité. (…) Nous ne pouvons faire un pas sans qu(il trouve prétexte d’intervenir. Un million de Français au moins sont à son service, deux ou trois millions sont pensionnés par lui et les autres aspirent à l’être. Tout le monde grogne, mais obéit et lorsqu’un de ses agents est houspillé par un électeur mécontent, il n’y a qu’une voix pour flétrir cette audace et demander des prisons et des juges pour le sacrilège.
Cette conception d’un gouvernement bureaucratique servi par une armée de fonctionnaires, promulgant pour une nation d’administrés une seule législation est peut-être ce qu’il y a de plus étranger à l’ancien régime. Les plus grands réformateurs, les plus amoureux d’unité, Colbert, Machault, Maupeou, Lamoignon, ne pouvaient même pas imaginer pareille uniformité et pareille docilité. »
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