L'Abbé de Jorna fsspx renvoie au dossier de son confrère l'Abbé Billecocq fsspx sur Vatican II, qu'il appelle à lire.

Ne nous en privons pas, ne vous en privons pas.

Débunkons, débunkons, mes bons.

Mais commençons par cerner le problème, et exposer un ou deux points de méthode.



Le point majeur de désaccord avec l'Eglise - et l'unique mais tragique excès de la position de la FSSPX - peut se formuler ainsi :

FSSPX : Il est impossible de donner un sens catholique aux enseignements magistériels des papes depuis Vatican II.

La position que je soutiens, avec à l'appui des dizaines de pages de témoignage des papes depuis Pie IX, de Saints et de Docteurs de l'Eglise (Saint Thomas d'Aquin o.p., Sainte Catherine de Sienne t.o.s.d., Saint Robert Bellarmin SJ, pour n'en citer que trois), est une position mesurée mais catégorique :

Eglise catholique : Il est toujours possible de donner un sens catholique aux enseignements magistériels des papes depuis Vatican II.

(ce qui n'empêche de regretter parfois des formules, des angles d'attaque, des cadres de pensée - qui, nous dit Pie XII, sont toujours perfectibles, y compris pour ce qui exprime le dogme)

Pour le dire autrement :

FSSPX : le magistère depuis Vatican II ne peut être sauvé, il n'est pas vrai.

Eglise catholique : le magistère des papes, aux termes des Promesses du Christ, est toujours vrai ; a minima, il n'est jamais faux, et il est donc possible (et nécessaire) d'en faire au moins une lecture catholique.



Définition et caractérisation sommaire du Magistère
Le Magistère de Pierre et de Ses Successeurs est l'ensemble des enseignements qu'ils ont donnés à l'Eglise entière, qui depuis plus d'un siècle (période qui ici nous intéresse particulièrement) sont publiés dans les Actes du Siège Apostolique.



Illustration du problème

L'Abbé Billecocq fsspx, dans son commentaire de la constitution apostolique Sacrosanctum Concilium écrit "c'est le magistère qui parle".

J'imagine qu'il en dirait autant de Lumen Gentium, qui a une plus grande autorité, car c'est une constitution dogmatique.

Pourtant, il appelle à rejeter cet enseignement, disant : "Ce texte n’est pas catholique [...] la doctrine qui n’est pas catholique n’est pas à purifier. Elle est à rejeter, tout simplement."



L'Abbé a sans doute en tête la fameuse - mais fausse et funeste - image du bol de soupe qui ne contient qu'une petite goutte de poison, mais qui suffit à rendre le tout mortel.

Or si on regarde la Tradition de l'Eglise, par exemple chez Saint Thomas d'Aquin o.p., la démarche est très différente.

1. Saint Thomas n'hésite pas à aller dégager des lueurs de vérité chez les païens, juifs, musulmans, et même chez des hérétiques.

2. Quand le Docteur Commun répond à une objection qu'il a prise chez un Docteur de l'Eglise, ou même un Apôtre, il ne dit pas qu'il s'est trompé : il dégage la ligne de pensée que celui-ci a suivie, et l'articule à la réponse à la question posée.

Cela demande une plus grande rigueur et pénétration, mais c'est plus honnête intellectuellement, et surtout c'est plus juste, éclairant, et vrai.

Il n'est pas bien malin de dire : Saint Paul s'est trompé en disant que la Foi justifie, alors que Saint Jacques - et c'est la position catholique - dit que la Foi sans les œuvres est chose morte.



Pour revenir en conclusion sur le Magistère des papes
M. Jean Daujat aimait à répéter - et c'est ce que la Tradition enseigne formellement : "Quand on oppose des citations des papes les unes aux autres, on montre qu'on n'a compris ni les unes ni les autres."



De fait, je l'ai déjà relevé - hélas, sans démenti aucun - et nous y reviendrons quelque jour :

quand l'Abbé Gleize FSSPX oublie 99,8% de la Somme pour prétendre que la Miséricorde ne pardonne pas le mal de faute, ou encore quand l'Abbé Billecocq FSSPX nie la réalité du sacerdoce baptismal des fidèles,

c'est la Tradition de l'Eglise qui est rejetée, et en matière de Vérités du Salut.



Que dit la Prière de l'Ange de Fatima, déjà ?

Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
Je Vous demande pardon
Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas.

Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
Présent dans tous les tabernacles de la terre
En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
Par lesquels Il est Lui-même offensé.

Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
Et du Cœur Immaculé de Marie
Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

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