J'essaie de m'exprimer suffisamment discrètement...
Sachez que plusieurs années durant, nous étions à Recouvrance, mais
depuis deux ans, je travaille jusqu'à 15 h et je voulais prendre les enfants à la sortie de l'école laïque à 15 h 30 dans un village au nord de la ville... Cela m'apprendra à jouer la carte paroissiale en l'absence des prêtres... Comme le pouvoir est aux mains des vieux de la vieille, pas de risque que cela change, même dans des paroisses desservies par des prêtres irréprochables, sinon par leur crainte du conflit...
Hier, dans la liste des prêtres encore sur le parvis quand le cercueil était en train de sortir, j'ai touché le bras d'un certain prêtre qui récitait son chapelet en attendant et que vous devez connaître. Ma fille lui a fait son plus beau sourire, embué de larmes. Il n'était pas question de parler à ce moment-là, mais vous devinerez de qui il s'agit. Ce saint prêtre qui lui faisait le caté l'an dernier, a concélébré.
C'est à Recouvrance que mon fils a été baptisé avant la messe où ma fille fit sa première communion.
Chacun avait mille choses à faire, mais tout le monde s'est envolé après avoir béni le cercueil. Bien triste.
Combien de messes dites en paroisse pour le salut de ce prêtre depuis que l'on connaît sa mort ? A la messe paroissiale de dimanche, notre curé a demandé qu'on se réunisse dans les églises à la même heure, si on craignait de ne pas avoir de place à St-Patern. C'est tout un diocèse qui aurait dû être en deuil. Aurait dû.
Je suis partisan de faire vivre toutes les églises le Vendredi Saint, comme on le faisait dans mon diocèse natal. L'an prochain, je ferai la chose dans mon village, les prêtres sont d'accord. Peu importe le nombre. Ma fille, elle, ira à St-Patern par son collège resté catholique...
Pour les aficionados, il y a aussi à midi le chemin de croix dans les rues avec Mgr, mais cette année, pour des raisons de sécurité je crois, cela se fit dans la cathédrale. Quelques rares vaillants prêtres entourent toujours leur évêque à ce moment-là.
A la messe, une photo du défunt sur le cercueil. Pas d'encens, mais la liturgie nouvelle peut m'échapper dans ses improvisations infinies. A la fin, le type des pompes funèbres qui prit ses grands airs contrits habituels pour bavasser et indiquer le modus operandi pour la bénédiction du cercueil. Il fut une époque où il avait des cérémoniaires. Je remarquai aussi un jeune prêtre en soutane, seul dans les chaises vides du choeur, jusqu'à la fin et qui, avec quatre autres prêtres, sortirent avec la dépouille et la chère famille (que je ne connais pas, mais dont je me sens désormais infiniment proche. A la manière de l'Anneau du pécheur de Jean Raspail, j'imaginais aussi pendant l'homélie Mgr Fort assis quelque part avec son chapelet, dans une chapelle du déambulatoire, oublié de l'Eglise dont il fut l'évêque. Je crois savoir qu'il a élu sépulture dans la cathédrale de Perpignan.
Comme dit l'autre en bon Français : qu'avons-nous pas fait ?! Nous nous interrogeons tous... Et cetera...
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !