Quand j'ai écrit cela, je le pensais sincèrement. Mgr était à Orléans depuis moins de deux ans et ce qui avait écrit sur lui était faux. Je prenais sa défense, preuve que je n'avais pas d'a priori et que je n'en ai pas davantage aujourd'hui. J'ai mes dossiers et ma pratique de diocésain. J'ai des amis prêtres, je vois quel état d'esprit motive généralement la vie liturgique et sacramentelle (les années 70 en gros, et comme d'éminentes personnes ici pointent les insuffisances du pontificat de Benoît XVI, on peut aussi regretter que le bref passage de Mgr Fort qui ne voulait pas quitter Perpignan n'ait pas changé beaucoup les choses).
En 2012, c'était sous Benoît XVI... Une autre époque.

Depuis, la Loire a coulé. On a vu les orientations et les soucis principaux de sa pastorale, les pratiques autoritaires ou le flou artistique. Quand on feuillette les gazettes paroissiales, on est retourné dans les années 70-80.

Et depuis quelque temps son obsession relative aux prêtres dès la moindre accusation, dès la moindre allégation : ouverture du parapluie, suspicion systématique, défense à peine entendue j'imagine, crainte de ne pas en faire assez, crainte des médias qui ne connaissent rien à la vie de l'Eglise et à son vocabulaire, nomination d'une déléguée épiscopale dont j'aimerais bien connaître le structuration intellectuelle, envoi de stage civil en rééducation à Tours (sigle évoqué dans sa conférence de presse).
Je peux comprendre cette obsession, mais les autres évêques de France ne sont pas moins responsables. Un prêtre ne peut être a priori coupable.

Mgr n'a jamais restreint la forme extraordinaire telle qu'elle avait été permise par Mgr Fort, même si ce n'est pas du tout son "monde" (ce n'est pas le seul évêque dans ce cas). Il vient confirmer, évidemment, il est l'évêque. Je ne sens aucune chaleur chez cet évêque. Je connais d'autres diocèses où l'évêque est quelqu'un et en impose (au préfet, aux maires, à ses diocésains).

Je suis sorti de plusieurs années de mutisme sur ce forum, je peux y retourner. Je lis Luc Perrin et feu Nemo. Je prends des nouvelles comme tout le monde. Je voulais faire entendre un son de cloche à qui n'est pas Orléanais et qui lit cet instrument précieux. Je ne vis pas pour envoyer des messages...

Il n'est pas sain qu'un évêque inspire la trouille à des prêtres, qui n'en penseront pas moins. Des "jeunes" de ma génération (la petite quarantaine), je pense que nous sommes à peine une dizaine à nous intéresser à la vie du diocèse (et à qui on ne demande évidemment rien, en dépit de nos quelques petites compétences...). J'étais à une très belle messe il y a une semaine dans une paroisse orléanaise qui "fonctionne" très bien et où la moyenne d'âge doit être de 15 ans... Après la lecture du message de l'évêque relative au suicide du prêtre, le silence était pesant. Mais deux secondes après, deux grands-pères ont tenu à lire, coûte que coûte, un mot inaudible et très long sur Habitat et Humanisme. D'une part on s'en moquait royalement, d'autre part, la moindre décence était de se taire après le mot de l'évêque, avant de recevoir la bénédiction. Aucune hiérarchie des choses.

Qu'un évêque ne célèbre pas dans la forme extraordinaire est une chose assez banale et normale en 2018, qu'un évêque ne voit pas le problème quand un jeune prêtre se donne la mort, c'est autrement plus grave. Satan existe, mais on peut aussi l'aider par son incurie. Etre évêque, cela devrait obliger sa personne, d'abord à l'égard de ses prêtres en grande difficulté. Les réunions ou la presse, cela vient après.

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !