La racine des dérives bergogliennes est dans sa conception de la miséricorde. Il prêche le "Moi non plus, je ne te condamne pas" de Jésus à la femme adultère et il vide de sa substance ce qui suit : "Va et désormais ne pèche plus".
Vous nous dites qu'en insistant "à temps et à contre-temps sur la miséricorde", par définition, François ne peut faire l'oeuvre du diable, mais ceci pourrait s'appliquer à n'importe quelle hérésie ou dérive morale.
Prenez les docétiens, proclamer la divinité du Christ est-il faux ?
Prenez les ébionites, affirmer l'humanité du Christ est-il une erreur ?
Prenez les pélagiens, insister sur la réalité du libre-arbitre est-il faux ?
Prenez les protestants, insister sur l'importance de la lecture de la Bible est-il mauvais ?
Prenez les jansénistes, insister sur l'importance de la Grâce est-il une erreur ?
Prenez les modernistes, affirmer que la connaissance que nous avons de la réalité ne peut jamais être complètement dissociée d'une certaine forme de subjectivité n'est-il pas une vérité affirmée par la philosophie scolastique ("Quod recipitur, ad modum recipientis recipientur") ?
Vous voyez, toutes ces hérésies sont basées sur une vérité "qui ne peut être l'oeuvre du diable" comme vous écrivez. Le problème c'est que cette vérité est déconnectée d'une autre vérité qui la complète et la nuance ; cette vérité est absolutisée.
Pour reprendre une image utilisée par Bossuet au sujet de la conciliation du libre-arbitre et de la Grâce, on peut dire que nous tenons tous une chaîne entre nos mains qui passe derrière notre dos. Ce sont les vérités de notre foi. L'hérétique choisit (racine du mot hérésie) un bout de la chaîne et rejette l'autre sous prétexte qu'il ne comprend pas très bien comment les deux bouts de la chaîne se rejoignent derrière son dos. Le catholique tient fermement les deux bouts et accepte de ne pas comprendre totalement le mystère de cette unité, voire de cette apparente contradiction.
En conclusion, l'insistance de François sur la miséricorde n'est pas une garantie qu'il ne fait pas l'oeuvre du démon, dans la mesure où il vide cette miséricorde de sa substance en la déconnectant de la justice, de l'exigence de faire le bien et de rejeter le mal.
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