L'uniatisme reste me semble-t-il la meilleure solution. Les idioties dont vous parlez (qui n'en sont pas nécessairement du reste ; mais j'avoue n'avoir aucune fascination particulière pour l'Orient) ne sont nullement nécessaires, puisque l'uniatisme n'emporte pas en soi la latinisation des liturgies dès lors que leur contenu est orthodoxe.
Voilà un point important :
dès que leur contenu est orthodoxe.
Ce n'est pas toujours le cas.
La très lamentée "latinisation" est parfois (pas toujours)
aussi une mise-au-pas nécessaire du point de vue doctrinal.
En effet, les communautés orientales unies au Siège de Rome ont souvent été longtemps schismatiques avant de revenir à l'unité de l'Église. Elles n'ont presque jamais gardé cette unité dès le début, en tout cas formellement. Elles n'ont donc pas bénéficié pendant le temps de leur schisme de l'assistance du Saint-Esprit, gardant pures de toute erreur doctrinale la législation et la pratique en matière de liturgie, comme c'est le cas dans l'Église catholique.
Or, un certain nombre de pratiques, surtout dans le domaine sacramentel où la théologie orientale est restée sous-développée, pour ne pas dire plus, introduites ou développées pendant le schisme, est douteux du point de vue doctrinal (sans parler de choses plus extrêmes comme la perte pure et simple d'un sacrement pendant très longtemps, celui de l'extrême onction, chez les Nestoriens, p.ex.).
Ainsi, pas plus tard que le 12 février 1951 le Saint-Office a dû préciser par décret (AAS 43/1951 217) que pendant la messe byzantine la génuflexion (écrire le mot grec est tabou en ces lieux) pour adorer le Saint-Sacrement doit se faire après la consécration (
post Christi verba), et non pas après l'épiclèse que la théologie orientale schismatique considère parfois (il n'y a pas unanimité) nécessaire pour parfaire (pas pour effectuer) le mystère de la consécration. Elle est erronée sur ce point, et même hérétique, là où elle dissocie le fait de la transsubstantiation des paroles du Christ qui l'induisent.
Ainsi les schismatiques se prosternent après l'épiclèse, les uniates avant. Mais on a dû le leur dire.
Ce n'est qu'un exemple.