Il y avait bien une erreur de traduction. Le pape ne dit pas que le document en question n'est pas encore suffisamment "abouti" et qu'il l'a étudié, comme le prétend Le Figaro, mais seulement qu'il ne lui à pas encore était soumis et qu'il l'étudiera.
La nature de ce document n'est pas indiquée. Cela pourrait être la déclaration que l'on proposera à Mgr Fellay de signer ; une version corrigée par Mgr Fellay ; une clarification de la nature non dogmatique des documents de V.II qui reconnaîtrait que leur rejet n'exclut pas un catholique de la communion de l'Eglise ; ou encore un document sur la structure juridique de la Prélature. On peut tout envisager. Une chose est claire, on sent que la régularisation de la FSSPX lui tient à coeur.
Je profite de ce post pour poser une question à ceux qui prétendent que l'accord proposé à la FSSPX serait un piège. Comment les tenants de cette théorie expliquent-ils que le Cardinal Bergoglio, alors qu'il n'était qu'archevêque de Buenos-Aires, a oeuvré pour empêcher l'expulsion d'Argentine des clercs étrangers de la Fraternité lors de l'affaire Williamson ? Où était le piège à ce moment-là ?
Ces faits indiquent que non seulement le Cardinal Bergoglio n'a pas profité du mauvais pas dans lequel avait été placée la FSSPX par Mgr Williamson, mais qu'il l'a, au contraire, aidée à s'en sortir.
Le Cardinal Bergoglio s'est aussi efforcé, contre la volonté explicite du nonce, de faire reconnaître la catholicité de la FSSPX par l'état argentin. Là aussi, où était le piège ?
La seule explication qui pourrait s'accorder avec la thèse du piège serait que, à l'époque, le Cardinal Bergoglio savait qu'il serait élu pape et qu'il avait déjà commencé à tisser la toile d'araignée destinée à piéger la Fraternité. Autrement dit, il faut recourir au complotisme le plus délirant pour donner à ces faits un sens conciliable avec la thèse du piège.
Convenons plutôt que l'âme et le coeur humains sont souvent pleins de contradictions et de paradoxes. A trop vouloir unifier et expliquer logiquement les comportements, on oublie la part de mystère de l'homme.
C'est Soljenitsyne qui disait, en substance et en extrapolant un peu : la frontière entre le bien et le mal ne passe pas entre les différents partis politiques, entre les différentes religions, entre les modernistes et les traditionalistes, mais dans le coeur de tout homme qui à chaque instant de sa vie est appelé à faire des choix, tantôt bons, tantôt mauvais, selon les moments et les circonstances.
Acceptons que François soit lui aussi, dans ses intentions et ses actions, un être plein de mystères et de contradictions.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !