Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Cardinal Zen : « Tenter de dialoguer avec Hérode »
par La Favillana 2016-02-01 10:40:04
Imprimer Imprimer

Début janvier, le cardinal Zen faisait part de ses inquiétudes « Tenter de dialoguer avec Hérode » : que l’année 2016 va-t-elle apporter à l’Eglise en Chine?

"Le cardinal Zen a amplement et publiquement exposé sa position, qui pourrait être résumée ainsi : « ne pas lâcher la proie pour l’ombre », autrement dit : ne pas conclure d’accord à tout prix avec Pékin si un tel accord s’avère compromettre la nature des liens que l’Eglise de Chine doit entretenir avec Rome et si un tel accord ne s’accompagne pas de réelles garanties quant à la liberté de fonctionnement et d’organisation de l’Eglise en Chine.

Dans le texte ci-dessous, le cardinal Zen s’exprime à nouveau, et de la manière la plus claire qui soit. Par un post daté du 31 décembre 2015 et publié sur le blog qu’il tient en chinois, Mgr Zen Ze-kiun passe en revue l’actualité de l’année écoulée et dit toute l’inquiétude que lui inspire la diplomatie conduite envers Pékin par la secrétairerie d’Etat. Un texte dont on peut penser que la primeur en a été réservée au pape François."


A. Je me souviens qu’au début de l’année dernière, le journal Wen Wei Po [quotidien de Hongkong contrôlé par Pékin - NdT] annonçait avec enthousiasme que « les relations entre la Chine et le Vatican [auraient] bientôt une bonne issue ». Peu après, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège déclarait que « les perspectives (étaient) prometteuses et que les deux parties (souhaitaient) dialoguer ». De mon côté, je nourrissais quelques doutes face à cette bouffée d’optimisme inattendue, je n’en voyais pas la raison. Plus de mille croix ont été retirées du sommet des églises (et dans certains cas les églises elles-mêmes ont été démolies). Après autant de temps, nous ne pouvons plus nourrir l’illusion que cette campagne d’abattage des croix n’était qu’un excès de zèle exagéré de la part de quelque responsable local. Plusieurs séminaires ne fonctionnent plus. Les étudiants du Séminaire national de Pékin ont été contraints de signer une déclaration de fidélité envers l’Eglise indépendante, en s’engageant aussi à concélébrer la messe avec des évêques illégitimes (faute de quoi ils n’obtiendraient pas leur diplôme de fin d’études). Le gouvernement édifie peu à peu une Eglise qui est désormais objectivement séparée de l’Eglise catholique universelle. Par des propositions alléchantes ou bien par des menaces, il incite les membres du clergé à accomplir des actes allant à l’encontre de la doctrine et de la discipline de l’Eglise, en reniant leur conscience et leur dignité.

[...]

Dans un article récent du P. Bernardo Cervellera publié sur AsiaNews sous le titre « Pékin, l’obscurité de l’hiver sur les religions », on peut lire : « Selon certaines informations provenant de la Chine, le mandat concernant la nomination des nouveaux candidats à l’ordination épiscopale (devrait relever de la compétence) du Conseil des évêques reconnu par le gouvernement. L’élection et la nomination du candidat doivent suivre la méthode démocratique, c’est-à-dire d’après les suggestions de l’Association patriotique. Le Saint-Siège doit approuver la nomination et n’a qu’un faible pouvoir de veto, uniquement sur les cas graves, en devant justifier sa position. Si les motivations du Saint-Siège sont considérées comme insuffisantes, le Conseil des évêques peut décider de continuer malgré tout. »

Dans le cas où ces informations s’avéreraient exactes, le Saint-Siège peut-il se plier à la volonté des revendications de la partie chinoise ? Cette manière de faire respecte-t-elle encore la véritable autorité du pape pour nommer les évêques ? Le pape François peut-il signer un tel accord ? (Benoît XVI avait dit : « L’autorité du pape de nommer des évêques a été confiée à l’Eglise par son fondateur Jésus-Christ, elle n’est pas la propriété du pape, elle n’appartient pas au pape et pas même ce dernier n’a le droit de la confier à d’autres. »)

Nos responsables à Rome savent-ils ce qu’est une élection en Chine ? Savent-ils que le prétendu « Conseil épiscopal » est non seulement une Conférence épiscopale illégitime, mais qu’il n’existe tout simplement pas ? Ce qui existe, c’est un organisme qui s’appelle « Une Association et une Conférence », ce qui signifie que l’Association patriotique et la Conférence épiscopale fonctionnent toujours ensemble, comme un seul corps, toujours présidé par des responsables du gouvernement (comme peuvent le prouver les photographies, puisque le gouvernement ne cherche même pas à sauver les apparences et affiche haut et fort le fait que ce sont désormais ses responsables qui gèrent la religion !). Signer un semblable accord reviendrait à remettre l’autorité de nommer les évêques entre les mains d’un gouvernement athée.

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Accord entre Rome et Pékin concernant la nomination des évêques chinois par Chicoutimi  (2016-01-31 22:08:49)
      Quid de l'Eglise clandestine ? par Quaerere Deum  (2016-01-31 22:26:04)
          J'ose espérer par Peroutradition  (2016-02-01 02:38:53)
              Il n'existe plus véritablement deux Eglises... par Athanase  (2016-02-01 10:37:09)
              Système des cultes reconnus? par PEB  (2016-02-01 10:47:23)
                  A la différence près que... par Athanase  (2016-02-01 11:18:46)
                      A voir par Quaerere Deum  (2016-02-01 11:47:46)
                  Je croyais par Aigle  (2016-02-01 22:34:50)
          Cardinal Zen : « Tenter de dialoguer avec Hérode » par La Favillana  (2016-02-01 10:40:04)
      Accord... par Ignace Arouet  (2016-02-02 09:18:20)


108 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]