à Glycera 1 par Abbé Néri 2015-05-18 17:28:21 |
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Je vous propose de lire l’explication qu’en donne saint Augustin (1) et qui apporte un bel développement à l’enseignement de Dydime sur le Saint Esprit :
« Mais parce que je vous ai dit ces choses », ajoute Notre-Seigneur, « la tristesse a rempli votre cœur ».
Il voyait en effet ce que ses paroles devaient produire dans leurs cœurs. Comme ils n'avaient pas encore intérieurement la consolation que devait leur procurer l'Esprit-Saint, ils craignaient de perdre la présence visible de Jésus-Christ ; et ne pouvant douter qu'ils allaient bientôt le perdre, puisqu'il le leur disait et qu'il ne leur avait jamais rien dit que de vrai, leur tendresse humaine pour lui était contristée ; car le chagrin de ne plus le voir de leurs yeux oppressait leur cœur. Pour lui, il savait ce qui leur était plus avantageux; il savait que bien préférable est la vue intérieure dont le Saint-Esprit devait les doter pour leur consolation, non pas en se montrant à leurs yeux avec un corps humain, mais en se répandant lui-même dans leurs cœurs par la foi. Enfin il ajoute :
« Mais je vous dis la vérité, il vous est utile que je m'en aille ; car si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra point en vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ».
C'est comme s'il disait : Il est utile pour vous que cette forme d'esclave soit enlevée d'auprès de vous. Verbe fait chair, j'habite au milieu de vous, sans doute ; mais je ne veux plus que vous m'aimiez d'une manière charnelle, et que contents de ce lait, vous désiriez être toujours des enfants.
« Il vous est utile que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ».
Si je ne vous enlève pas les aliments délicats dont je vous ai nourris jusqu'à présent, vous n'aurez pas faim d'un aliment plus solide. Si, dans les sentiments d'un amour charnel, vous vous attachez à la présence de mon corps, vous serez incapables de m'aimer selon l'Esprit. Car quel est le sens de ces paroles :
« Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas en vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai? »
Tout en restant ici, ne pouvait-il pas l'envoyer? Qui oserait le dire? En effet, Jésus ne s'était pas éloigné du séjour qu'habitait le Consolateur, et s'il était venu du Père, il n'avait point, pour cela, quitté le sein du Père. Bien qu'en restant ici-bas, n'aurait-il pas pu l'envoyer ? Mais au moment du baptême du Christ, nous avons vu l'Esprit-Saint descendre du ciel et se reposer sur sa tête (Jean, I, 32).
Je ne dis pas assez : Jamais ils n'ont pu être séparés l'un de l'autre. Que signifient donc ces mots :
« Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas en vous?»
Le voici : Vous ne pouvez recevoir l'Esprit-Saint tant que vous continuerez à ne connaître le Christ que selon la chair. C'est pourquoi l'Apôtre, qui alors avait reçu le Saint-Esprit, nous dit :
« Et si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi (II Cor. V, 16)».
Car il ne connaît pas selon la chair la chair même de Jésus-Christ, celui qui connaît selon l'Esprit le Verbe fait chair; c'est ce que voulait nous apprendre le bon Maître quand il disait:
« Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ».
Quand Jésus-Christ se fut éloigné corporellement de ses disciples, ils jouirent spirituellement, non-seulement de la présence du Saint-Esprit, mais de celle du Père et du Fils. Car si Jésus-Christ s'était éloigné d'eux de manière à ce que le Saint-Esprit demeurât en eux à sa place et non pas avec lui, que serait devenue la promesse qu'il leur avait faite :
« Voici que je suis avec vous jusqu'à la a consommation des siècles (Matth. XXVIII, 20) »
Et cette autre:
« Le Père et moi nous viendrons vers lui et nous ferons en lui notre demeure (Jean, XIV, 23)? »
Il promettait donc de leur envoyer le Saint-Esprit de telle sorte qu'il serait lui-même toujours avec eux. Ainsi, comme de charnels et de grossiers ils devaient devenir spirituels, ils devaient aussi devenir plus capables de posséder en eux le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous devons le croire, le Père ne peut se trouver en n'importe qui sans le Fils et le Saint-Esprit; le Père et le Fils ne le peuvent non plus sans le Saint-Esprit, le Fils ne le peut pas davantage sans le Père et le Saint-Esprit; le Saint-Esprit, sans le Père et le Fils, en est incapable, et de même en est-il du Père et du Saint-Esprit sans le Fils. Car où est l'un d'eux, là se trouve la Trinité tout entière, un seul Dieu. Mais il fallait ainsi parler de la Trinité, afin que, sans qu'il y ait diversité de substance, la distinction des personnes fût clairement exprimée. Ceux qui l'entendent comme il faut n'admettent aucune distinction de nature.»
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