Est-il de provoquer gratuitement les liseurs qui se prétendent maurrassiens ?
Est-il de se démarquer courageusement de la "France moisie" pour éviter d'encourir les foudres de BHL ou de NKM ? (brr ! j'en frissonne !)
Il serait bon que notra ami Candidus nous précise ses intentions.
Ce fil est extrêmement révélateur de ce qu'est devenu le niveau intellectuel des tradis : de plus en plus rapides pour exiger des prises de position, des condamnations, des déclarations de principes, mais de moins en moins enclins à étayer leurs dires par leurs lectures !
(Si l'on supprimait tous les post venant de liseurs n'ayant aucun ouvrage de Maurras chez eux, combien de posts resterait-il ?)
Que Maurras soit condamnable par l'Eglise ne veut rien dire en soi. (On parle de lui ? de ses oeuvres ? de toutes ? De son journal ? de ses amis ?)
Certaines oeuvres l'ont été (tiens : a titre d'exemple : vous savez lesquelles ? Vous savez pourquoi ? Inculture, quand tu nous tiens !), mais il faut replacer l'histoire dans son contexte.
1/Saint Pie X a prétendu que les oeuvres en question étaient "condamnables mais ne devant pas être condamnées" : une telle litote est surprenante chez ce personnage bien-aimé du Tradiland : elle exprime que malgré une apparente matière a condamnation, un telle sanction ferait plus de mal que de bien aux âmes. (Comme quoi rigueur et intégrisme ne riment pas forcément.)
2/Benoît XV a creusé, et Pie XI a prononcé la condamnation. Inutile de revenir sur les dégats que cette condamnation a causé, non à l'AF et à la France - bien qu'ils soient impressionnants - mais à l'Eglise : tout ceci a été fort bien résumé plus haut.
3/Pie XII est revenu sur cette condamnation, grâce notamment au carmel de Lisieux qui durant ces années n'a cessé de servir d'intermédiaire et d'intercesseur, via sa supérieure qui est restée en contact épistolaire permanent avec le maître de Martigues.
On a parlé ici de motifs théologiques, on a parlé de motifs pastoraux (notamment : le fait que la jeunesse de France se sente plus attirée par les Camelots que par l'Action Catholique, ce qui n'est pas très "fair play" : un peu fastoche de condamner la concurrence !!), or il existe incontestablement une raison politique.
Car cette histoire, si on l'observe dans son ensemble illustre bien que, si l'Eglise est infaillible en doctrine, elle ne l'est pas politiquement.
Saint Pie X a vécu la Séparation, et savait fort bien de qui étaient composé les "camps" qui s'affrontairent en France, et lequel soutenait l'Eglise.
Pie XI, bon doctrinaire mais peu au courant des réalités du terrain, n'a vu que la doctrine et s'est fourvoyé politiquement, notamment dans ses illusions pacifistes vis-à-vis de l'Allemagne, pacifisme dénnoncé avec constance dans nos colonnes (oui je dis bien "nos" car je suis administrateur du journal).
C'est l'assassinat de Dolfuss en 1934 (un conservateur anti-nazi, la seule vraie tentative antinazie possible compatible avec le catholicisme, en très bref) par les nazis qui ouvre les yeux de Pie XI, un peu tard.
Pie XI, isolé et mal informé, a par ailleurs commis d'autres "boulettes" : (je pense aux christeros.) Pie XII, qui a été nonce en Allemagne de 1917 à 1930 savait lui, de quoi il parlait en termes de pacifisme...
Cette histoire est surtout celle d'un horrible gâchis, un de plus, dont les seuls profiteurs sont nos ennemis, car : franchement la seule question est : de quelle doctrine erronnée, ou de quelle hérésie l'Eglise s'est-elle vraiment prémunie par cette condamnation ? En gros : tout ça pour quoi ? Au fond ?
Ce qui me refait poser la question : à quoi sert ce fil ?
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